La session de printemps débute à l’Assemblée législative du Nunavut

L'intérieur de la Chambre de l'Assemblée législative.
À quelques mois des élections territoriales au Nunavut, les travaux reprennent à l’Assemblée législative, jeudi. (Photo d’archives : Radio-Canada/Matisse Harvey)

La session de printemps débute à l’Assemblée législative du Nunavut pour une durée de 13 jours. À moins de six mois des élections territoriales, cette session s’annonce chargée. Elle sera notamment marquée par les dépôts de six projets de loi et d’un rapport sur le logement du Bureau de la vérificatrice générale du Canada.

La session de printemps étant généralement plus succincte que la précédente, le leader parlementaire David Joanasie prévoit qu’elle sera particulièrement dense.

Il explique que, d’ici le 3 juin, deux nouveaux projets de loi du ministère de la Santé seront déposés en Chambre, dont l’un vise à modifier la Loi sur les statistiques de l’état civil, et l’autre, à modifier la Loi sur l’assurance hospitalisation et l’administration des services de santé et des services sociaux.

Le ministre responsable des Langues et premier ministre du Nunavut, P.J. Akeeagok, présentera quant à lui un projet de loi visant à modifier la Loi sur les langues officielles et la Loi sur la protection de la langue inuit, qui énoncent les droits et les obligations du gouvernement territorial à l’égard des trois langues officielles du Nunavut, à savoir l’anglais, le français et l’inuktut, la langue inuit.

Trois autres projets de loi, dont deux du ministère de la Justice, et un, du ministère des Finances, sont aussi à l’ordre du jour.

Plusieurs travaux en chantier depuis la session législative d’hiver se poursuivront au cours des prochains jours, dont le projet de loi 74 sur les professions pharmaceutiques et le projet de loi 66 sur l’apprentissage et la garde des enfants, qui sont passés en deuxième lecture cet hiver et doivent encore être étudiés en comité permanent.

Rapport d’audit sur les logements sociaux

Lundi, la session législative sera aussi marquée par le dépôt d’un rapport sur le logement par le sous-vérificateur général du Canada, Andrew Hayes.

Son audit vise à déterminer si la Société d’habitation du Nunavut a donné aux Nunavummiut un accès équitable à des logements sociaux et si elle a adéquatement géré cet ensemble de logements.

Andrew Hayes assis derrière un micro répond aux questions des journalistes.
Le sous‑vérificateur général du Canada, Andrew Hayes, lors de son passage à Iqaluit, au mois de mars, pour la présentation d’un audit de suivi sur les services à l’enfance et à la famille au Nunavut. Il présentera lundi un rapport sur les logements sociaux. (Photo d’archives : Radio-Canada/Matisse Harvey)

Il est très utile pour le gouvernement d’examiner les recommandations qui lui sont adressées et d’y prêter attention […] et se demander se nous concentrer sur certaines questions plus efficacement, affirme David Joanasie, leader parlementaire.

Le député territorial de la circonscription Iqaluit-Tasiluk, George Hickes, estime que ce rapport d’audit tombera à point. 

Une fois que tout le monde l’aura en main, j’ose imaginer qu’il générera un certain nombre de [questions], dit-il.

En octobre 2022, le gouvernement du Nunavut a lancé sa « Stratégie Nunavut 3000 » visant à construire 3000 nouveaux logements d’ici à 2030.

Depuis, la construction de 855 nouveaux logements a été entamée à travers le territoire, selon des données fournies par la Société d’habitation du Nunavut au mois d’avril. De ce nombre, 347 sont terminés, dont 281 sont des logements sociaux.

Deux maisons sur une rue enneigée d'Iqaluit, durant l'hiver.
Au Nunavut, plus d’un Inuk sur deux résidait dans un logement surpeuplé en 2021, selon Statistique Canada. (Photo d’archives : Radio-Canada/Matisse Harvey)

S’il reconnaît les multiples difficultés auxquelles fait face la société d’habitation du Nunavut, George Hickes croit que les logements tardent à être tous construits.

Plusieurs projets sont en cours, mais leur achèvement demeure très faible, soutient-il.

Le député de la circonscription Arviat-Sud, Joe Savikataaq, abonde dans le même sens.

Lorsque l’entente a été signée par l’[entreprise] NCC Development et la Société d’habitation du Nunavut, nous avons été parmi les premières communautés à obtenir des bâtiments de 8 et de 12 logements, indique-t-il. Plus de deux ans ont passé, et ils ne sont toujours pas terminés.

Dernière ligne droite avant l’élection territoriale

Les députés ordinaires George Hickes et Joe Savikataaq jugent cruciale cette séance législative alors que le temps passe d’ici à l’élection territoriale, prévue le 27 octobre.

C’est l’avant-dernière séance avant la dissolution [de l’Assemblée] […] Donc, c’est notre dernière chance de tenir le gouvernement responsable au sujet des choses qu’il aurait dû faire, qu’il aurait pu faire ou qu’il n’a pas faites, affirme Joe Savikataaq.

Joe Savikataaq devant une vue d'Iqaluit.
Le député de la circonscription d’Arviat-Sud, Joe Savikataaq, juge qu’il n’y a pas eu suffisamment de progrès, notamment en matière d’infrastructures, ces quatre dernières années. (Photo d’archives : Radio-Canada/Matisse Harvey)

George Hickes rappelle quant à lui les multiples départs du Conseil exécutif et les remaniements ministériels qui ont ponctué les quatre dernières années.

Récemment, les ministres Pamela Gross et David Akeeagok se sont échangé plusieurs portefeuilles, dont la Justice et les Ressources humaines.

C’est frustrant quand il y a des changements juste avant une séance, affirme George Hickes. Il est difficile de prendre les rênes d’un nouveau ministère. J’ai vécu cette expérience, j’ai eu cette responsabilité. Il faut généralement six mois à un an pour bien assimiler des choses qu’on ne connaît pas, sans parler des subtilités qui accompagnent les responsabilités de ministre.

George Hickes debout à l'Assemblée législative entouré de ses collègues.
Aujourd’hui député de la circonscription Iqaluit-Tasiluk, George Hickes a été ministre de la Santé et des Finances au sein du précédent gouvernement. Cette photo le montre lors d’une allocution à l’Assemblée législative du Nunavut, en 2021. (Photo d’archives : Radio-Canada/Matisse Harvey)

En novembre 2024, le premier ministre P.J. Akeeagok a survécu à une motion de censure visant à le démettre de ses fonctions. Cette motion donnait suite à des frustrations émanant du caucus des députés ordinaires, qui avaient notamment critiqué un manque de transparence et un climat toxique au sein du gouvernement.

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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