Les occupants du campement de Yellowknife comptent y rester durant l’hiver

À l’approche des grands froids et malgré un incendie ayant détruit une installation, les personnes sans abri qui occupent un campement à Yellowknife entendent y passer l’hiver. En revanche, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest ne leur fournira pas le matériel demandé.
Craig « Gunner » Strachan s’affairait jeudi à rebâtir son campement et à le préparer pour l’hiver, après que sa tente et ses effets personnels eurent été détruits par des flammes la semaine dernière quand il tentait de réchauffer les lieux.
Il a tout perdu, dont une veste de motocyclette ayant appartenu à son père, sa plus importante possession.
Selon le chef des pompiers, Jason Arns, les enquêteurs n’ont pas encore déterminé l’origine du feu, mais ils croient qu’il aurait été provoqué de manière non intentionnelle par une personne souhaitant se réchauffer.
Malgré le sinistre, M. Strachan n’a pas l’intention de partir.
J’essaie de fortifier les lieux pour la saison hivernale. Seuls certains d’entre nous y sont toujours. Ce que nous avons ici, c’est notre famille, dit-il.
M. Strachan préfère dormir dans ce campement plutôt que d’aller dans un refuge.
Les gens aiment leur intimité. Nous avons tous nos petits coins ici. Nous ne sommes pas empilés les uns sur les autres, explique-t-il.
Risques accrus d’incendie
Ces derniers mois, Pete Adourian, l’avocat des occupants du campement, a réclamé à plusieurs reprises qu’Habitation TNO fournisse des extincteurs, des bâches et tentes ignifugées et de l’eau potable.
Erin Kelly, présidente-directrice générale d’Habitation TNO, avait indiqué en septembre qu’elle ne fournirait pas le matériel demandé aux occupants du campement.
Toutes les tentes présentent des risques graves d’incendies, a dit Pete Adourian dans une lettre acheminée à l’agence le 23 octobre. Cet incendie a rendu une chose parfaitement claire. Votre politique actuelle est dangereuse, irresponsable et destinée à créer de la peur, des blessures et la mort au sein de notre population la plus vulnérable.
La ministre Kuptana a répété qu’Habitation TNO ne fournira pas d’eau potable ni d’équipement de protection contre les incendies, une décision qu’elle défend pour des raisons de sécurité, mais également par un manque de ressources.
Si nous commençons à soutenir un campement, neuf autres feront la queue pour obtenir le même soutien, a-t-elle lancé.
La ministre dit préférer orienter les ressources vers les refuges et le logement social et de transition.
Selon Habitation TNO, ce type de campement n’est pas sécuritaire, particulièrement pour les femmes et les personnes LGBTQ+.
De nouveaux logements de transition
En 2024, le territoire a reçu 1 million de dollars sur deux ans, que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a égalé, pour fournir des refuges et des logements de transition aux personnes sans abri.
Habitation TNO a souligné que ce montant a été consacré notamment à un nouveau projet de logements de transition à Yellowknife.
Aménagées à proximité de l’aéroport de Yellowknife, ces installations pourront accueillir jusqu’à 25 personnes qui vivront dans un environnement structuré et dans lequel elles recevront du soutien afin de sortir de l’itinérance.
Ces logements de transition pourraient ouvrir en décembre, selon le gouvernement.
Dans un communiqué publié en mai, le gouvernement explique que l’emplacement, volontairement éloigné du centre-ville, a pour but de soustraire les occupants du campement à l’environnement dans lequel ils se trouvaient.
Cette solution n’enchante pas Craig Strachan.
Qu’est-ce qu’ils font? Ils nous repoussent. Ce lieu n’est pas accessible pour tous les aînés, ce n’est pas accessible à tout le monde, déplore-t-il.
Avec les informations de Sidney Cohen
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