Recenser des données en santé pour les Inuit de la Colombie-Britannique

Un portrait d'une femme.
Stephanie Papik souhaite découvrir ce dont les Inuit en Colombie-Britannique ont besoin pour recevoir de meilleurs services dans le domaine de la santé de la province. Photo : Fournie par Stephanie Papik

Des membres de la communauté inuit de la Colombie-Britannique participent à des rencontres organisées par Stephanie Papik, cofondatrice de l’Inuit Collective Society of BC, pour exprimer leurs besoins afin de mieux guider les services de soins de santé de la Colombie-Britannique.

Selon Stephanie Papik, Inuvialuit originaire des Territoires du Nord-Ouest, cette initiative a aussi pour but de colliger des données pour améliorer l’autodétermination des Inuit dans la province de la côte ouest.

L’une des insatisfactions les plus fréquentes évoquées vient de personnes disant : « Je viens d’essayer d’aller à la pharmacie. On vient de refuser la couverture d’assurance de mon ordonnance. Comment savoir à quelles pharmacies je dois m’adresser? », explique-t-elle.

Stephanie Papik attribue ce problème à une mauvaise compréhension en Colombie-Britannique du Programme des services de santé non assurés (SSNA), un programme fédéral qui offre à des membres des Premières Nations et aux Inuit admissibles une couverture pour des services de santé qui ne sont pas couverts autrement.

L’importance de données spécifiques aux Inuit

Kimberly est chercheuse associée à l’Institut de recherche sur la santé circumpolaire. Elle affirme que ce type d’initiative est important parce qu’elle vient poser des questions auxquelles des chercheurs non Inuit n’auraient peut-être pas pensé.

Kimberly Fairman.
Kimberly Fairman est chercheuse associée à l’Institut de recherche sur la santé circumpolaire et fait un doctorat à l’Université de Victoria, en Colombie-Britannique. Photo : Radio-Canada / Kimberly Fairman / Parti Conservateur

Ce que nous savons de l’application de la souveraineté autochtone au contexte des données, c’est que, même au sein des populations des Premières Nations et des Métis, il existe des communautés très diverses, et les Inuit sont distincts, précise-t-elle.

« Nous avons une vision du monde et une compréhension culturelle distinctes du bien-être et de la santé. »

Il existe peu de données spécifiques aux Inuit de la Colombie-Britannique, ou « BCmmiut », comme Stephanie Papik les appelle, surtout au chapitre de la santé.

Des BCmmiut? Le gentilé BCmmiut est formé de l’acronyme anglais de la Colombie-Britannique (BC) et du suffixe -mmiut, qui désigne les habitants d’un lieu, comme les Nunavumiut, qui habitent au Nunavut.

En juillet, le Conseil circumpolaire inuit (CCI) appelait à l’autodétermination des Inuit quant au choix des données dont ils ont besoin et à leur propriété.

La souveraineté des données est une expression de notre autodétermination en tant que peuple, et la propriété des données est un outil essentiel pour l’autogouvernance de nos terres, de nos territoires et de nos ressources, estimait alors la directrice générale du CCI, Sara Olsvig.

Grâce à une bourse de recherche à l’École de politiques publiques et d’affaires mondiales de l’Université de la Colombie-Britannique, Stephanie Papik travaille aussi avec le Bureau de l’hygiéniste en chef de la province afin de mettre à jour le rapport provincial sur la santé des enfants et des jeunes, intitulé Is « Good », Good Enough? [Est-ce que bien, c’est suffisant?]

Ce travail vise à relier les voix des communautés aux politiques d’une manière culturellement sécuritaire et durable, explique Stephanie Papik.

La chercheuse souhaite aussi avoir des données particulières sur le taux de suicide des jeunes Inuit en Colombie-Britannique.

Elle explique avoir vu plusieurs jeunes dans la province qui avait des idées suicidaires pendant qu’elle travaillait auprès de groupes de jeunes.

Je pense qu’il serait important de pouvoir confirmer que c’est également un fait au niveau provincial [et pas seulement mon expérience personnelle], afin de souligner l’importance du fait que, même si nous ne sommes pas nombreux, chaque personne, surtout parmi les jeunes, compte énormément, dit-elle en essuyant des larmes.

Selon des projections du gouvernement de la Colombie-Britannique, le nombre d’Inuit dans la province pourrait atteindre 16 000 en 2046.

La première rencontre en personne s’est déroulée le 5 novembre. Deux autres rencontres virtuelles auront lieu les 13 et 16 novembre.

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Anaïs Elboujdaïni, Mario De Ciccio, Radio-Canada

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