Ottawa progresse dans la construction de brise-glaces avec Washington et Helsinki

Le Canada, les États-Unis et la Finlande ont franchi une étape importante vers la construction conjointe de nouveaux brise-glaces, malgré la rupture des négociations commerciales entre Ottawa et l’administration Trump.
L’ambassadrice du Canada aux États-Unis, Kirsten Hillman, s’est jointe à la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, et au ministre finlandais des Affaires économiques, Sakari Puisto, pour signer mardi à Washington une déclaration d’intention visant à renforcer la coopération industrielle et à accroître les flottes de brise-glaces des trois pays.
Il ne fait aucun doute que nous évoluons dans un monde de plus en plus dangereux, et il est essentiel, en ces temps difficiles, de consolider nos relations avec nos principaux alliés, a déclaré Mme Hillman au siège du département de la Sécurité intérieure.
Cette initiative indique que le président américain Donald Trump soutient toujours l’effort de collaboration en matière de brise-glaces, connu sous le nom de Pacte de collaboration sur les brise-glaces, signé sous la présidence de Joe Biden.
L’avenir du Pacte était incertain après la victoire du républicain à l’élection présidentielle, qui a plongé les relations canado-américaines dans la tourmente.
En janvier, Donald Trump a minimisé le rôle du Canada dans la construction des navires nécessaires à la navigation dans les eaux glacées. Le président a affirmé que le Canada souhaitait se joindre aux États-Unis pour l’achat de brise-glaces, mais il n’était pas chaud à cette idée.
« Nous ne souhaitons pas vraiment avoir de partenaire pour l’achat de brise-glaces », avait-il lancé.

Le département de la Sécurité intérieure a annoncé en octobre, dans un communiqué, que l’administration Trump avait signé un accord avec la Finlande pour l’acquisition de quatre patrouilleurs de sécurité arctiques destinés à ses garde-côtes. La conception de ces navires est la responsabilité de l’entreprise canadienne Seaspan Shipyards.
Le même mois, Donald Trump a interrompu les négociations commerciales avec Ottawa, invoquant une publicité financée par l’Ontario qui montrait l’ancien président Ronald Reagan en train de critiquer les droits de douane.
Malgré cela, Mme Hillman a indiqué être restée en contact avec ses homologues américains sur de nombreux autres sujets.
La sécurité et les occasions offertes par l’Arctique sont depuis longtemps des priorités pour Donald Trump.
L’Arctique est la dernière frontière sauvage du monde et nos adversaires se livrent une course effrénée pour s’emparer de sa position stratégique et de ses riches ressources naturelles, a déclaré Mme Noem mardi.
Pour prospérer dans l’Arctique, a expliqué Mme Noem, l’Amérique a besoin de brise-glaces. Cela implique, selon elle, de sécuriser les chaînes d’approvisionnement et de relocaliser la production aux États-Unis.
Mme Noem a indiqué que le Pacte met en commun l’expérience et les ressources des trois pays afin de garantir la construction rapide de brise-glaces dans le respect du budget.
Elle a cité l’exemple du Chantier Davie, qui a annoncé en juin son intention d’investir 1 milliard de dollars dans des chantiers navals texans. Davie est également présent en Finlande.
Ottawa a déclaré dans un communiqué qu’en mettant en commun leur expertise et leurs ressources, le Canada, les États-Unis et la Finlande élargissent leur flotte de brise-glaces afin de pouvoir mieux relever les défis de l’Arctique.
Le Canada renforce également ses capacités dans la région. Il construit deux nouveaux brise-glaces polaires pour la Garde côtière canadienne.
Mme Hillman a présenté d’autres collaborations entre le Canada et les États-Unis pour protéger le périmètre nord-américain, notamment l’augmentation du financement des services frontaliers et un investissement « générationnel » dans la défense.
Pour imposer des droits de douane à l’ensemble de l’économie canadienne, Donald Trump a déclaré l’état d’urgence à la frontière canado-américaine en raison du trafic de fentanyl, une drogue mortelle. Ces droits de douane ne s’appliquent pas aux marchandises conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).
Selon les données du gouvernement américain, la quantité de fentanyl saisie à la frontière nord des États-Unis est infime comparée à celle saisie à la frontière mexicaine.
Interrogée sur le renforcement des mesures de sécurité à la frontière par Ottawa, Mme Noem a noté que le Canada avait fait des progrès, sans toutefois préciser si cela suffirait à lever les droits de douane imposés par Donald Trump.
Nous avons réalisé des progrès importants et j’apprécie l’attention qu’ils portent à cette question, tandis que nous consolidons nos partenariats en matière de sécurité nationale, a-t-elle conclu.
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