Violence conjugale et familiale au Yukon : deux organismes sonnent l’alarme

Le Centre pour femmes Victoria Faulkner de Whitehorse.
Selon certains organismes, la crise serait bien plus étendue que ce que montrent les données. Photo : Radio-Canada / Cheryl Kawaja

Deux organismes de première ligne affirment que les nouvelles statistiques sur la violence familiale et entre partenaires intimes au Yukon exposent une crise bien plus vaste que ce que montrent les données.

Selon les données dévoilées par le Bureau des statistiques du Yukon en novembre, le territoire continue d’afficher un des taux les plus élevés par habitant au Canada en matière de cas de violence familiale et conjugale signalés à la police.

Le Yukon a connu une augmentation annuelle de 2 % de la violence familiale et une hausse de 6 % de la violence conjugale.

Megan Russell, directrice générale du Centre pour femmes Victoria Faulkner, à Whitehorse, affirme que ces chiffres reflètent une urgence sur le terrain.

Toutes les données représentent une personne dans notre communauté qui ne se sent pas en sécurité dans sa propre maison, indique-t-elle.

Megan Russel souligne que la violence conjugale est aggravée par le coût de la vie élevé et la difficulté d’accéder au logement.

Selon elle, il est difficile de savoir si l’augmentation des signalements est due à un accroissement des cas de violence ou au fait qu’on la dénonce plus souvent.

On peut se demander s’il y a réellement plus de cas, ou si c’est simplement parce que les obstacles au signalement ont diminué et que les victimes sont davantage entendues, dit-elle.

Portrait de Megan Russell, le 6 décembre 2024.
La directrice générale du Centre pour femmes Victoria Faulkner, Megan Russell. Photo : Radio-Canada / Sarah Xenos

Comme l’indique Megan Russel, les victimes de violence fondées sur le genre ne sont pas obligées de se rendre au poste de police pour signaler les faits.

Elles peuvent également se rendre dans un organisme comme le Centre pour femmes Victoria Faulkner, qui les accompagnera à travers le processus de signalement.

Selon Rae Lamache, directrice générale du Conseil du statut de la femme du Yukon, les statistiques dévoilées ce mois-ci ne reflètent qu’une partie de la réalité vécue dans les foyers du territoire.

Les personnes hésitent encore beaucoup à faire un signalement à la GRC dans de petites communautés tissées serrées, en raison des préoccupations concernant la confidentialité et la vie privée, explique-t-elle.

Des parents craindraient également d’aller chercher de l’aide.

Elles craignent que les services à la famille et à l’enfance ne soient impliqués, ou que leurs enfants leur soient retirés, souligne Rae Lamache.

En matière de taux de violence familiale et conjugale, le Yukon se trouve en troisième position au pays, derrière le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest.

Le rapport du Bureau des statistiques souligne que les femmes autochtones du territoire sont plus susceptibles d’être victimes de violence, d’être assassinées par leur conjoint ou de disparaître.

Selon Rae Lamache, le territoire a besoin de plus de ressources, notamment en matière de thérapie, de services d’accompagnement généraux et de logements.

Megan Russel indique pour sa part qu’elle aimerait qu’il y ait davantage de services de défense juridiques et de services sûrs sur le plan culturel, ainsi qu’un financement stable pour les organismes axés sur l’égalité des genres et dirigés par des Autochtones.

Avec les informations de Cali McTavish

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