Une compagnie des T.N.-O. estime que la mine Ekati lui doit 8 M$

Une mine à ciel ouvert.
Une section de la mine Ekati détenue par Burgundy Diamond Mines dans les T.N-O. Burgundy a déclaré plus tôt cette année qu’Ekati connaissait des conditions de marché difficiles qu’elle attribue aux droits de douane américains qui perturbent le commerce mondial du diamant. (Photo : Lee Cawson)

La compagnie de machinerie lourde Aurora Group of Companies explique avoir dû mettre à pied des douzaines d’employés en raison de manquement aux paiements et à l’absence de plans de la part des propriétaires de la mine de diamants Ekati, aux Territoires du Nord-Ouest.

Lee Cawson est le vice-président des opérations de la compagnie Aurora. Il affirme que le propriétaire d’Ekati, Burgundy Diamond Mines, a environ 8 millions de dollars d’arriérés. Il indique qu’Aurora comptait environ 90 mécaniciens et soudeurs sur le site d’Ekati, mais que, la semaine dernière, ils avaient tous été mis à pied de façon permanente.

La compagnie Aurora supervise les concessionnaires automobiles locaux et fournit également des services de mécanique et de poids lourds aux mines, comme Ekati.

Tout le monde tente de travailler ensemble et de faire des concessions. Il y a beaucoup de gens qui tentent de faire en sorte que tout fonctionne et aille de l’avant, dit-il.

« Mais il y a une limite avant que nous soyons obligés à prendre une décision sur nos opérations. »

Burgundy Diamond Mines, basée en Australie, a affirmé plus tôt cette année que les prix extrêmement bas des diamants l’avaient contrainte à licencier des centaines de travailleurs. En 2024, la société a déclaré des pertes de 97 millions de dollars.

Le mois dernier, l’entreprise a demandé une prolongation de la suspension des transactions publiques à la Bourse australienne (Australian Securities Exchange). La société avait initialement demandé une suspension des transactions en juillet, puis de nouveau en septembre.

Elle a également déclaré en septembre qu’elle avait déposé une demande d’allégement tarifaire auprès du gouvernement canadien, pour assurer la viabilité financière continue de l’entreprise et les opérations de la mine d’Ekati. La société a indiqué que les droits de douane américains perturbaient le commerce mondial des diamants.

Burgundy Diamond Mines n’a pas répondu à une demande d’entrevue.

Dans une déclaration envoyée par courriel, Ariella Calin, porte-parole de Burgundy, n’a fourni aucune information concernant les défauts de paiement aux sous-traitants d’Ekati, y compris les 8 millions de dollars prétendument dus au groupe Aurora.

Cependant, nous prenons nos relations avec les fournisseurs très au sérieux et nous nous engageons à maintenir les paiements, écrit Mme Calin.

Des camions dans la neige.
Lee Cawson, du groupe Aurora dans les Territoires du Nord-Ouest, dit que les mécaniciens et les soudeurs forment la majorité de ses employés qui travaillaient sur le site de la mine Ekati. (Photo : Lee Cawson)

Bien qu’il y ait des défis qui frappent notre secteur et Burgundy, nous travaillons activement pour résoudre les problèmes lorsqu’ils surviennent.

Les difficultés financières de l’entreprise ont également un impact sur ses plans de fermeture d’Ekati. Dans une lettre adressée en octobre au Comité des terres et des eaux de Wek’èezhìi (Wek’èezhìi Land and Water Board), Burgundy a demandé de prolonger les délais de certaines évaluations environnementales, indiquant que les progrès sur ses plans de fermeture avaient ralenti.

Cette demande est nécessaire en raison des difficultés financières persistantes qui ont retardé le paiement des factures de nos consultants, ce qui a par conséquent eu des répercussions sur la progression du travail technique requis pour ces soumissions, peut-on lire dans le document.

Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a déclaré qu’il détenait 327 millions de dollars en garanties pour Ekati, afin de couvrir les frais encourus pour la réhabilitation et la fermeture potentielle de la mine.

« Aucune mise à jour, aucun plan, aucune confirmation »

M. Cawson affirme que le groupe Aurora n’a jamais eu de problèmes pour recouvrer les paiements de Burgundy avant juin dernier.

Nous essayions de trouver des arrangements de paiement selon lesquels ils continueraient à nous fournir des liquidités, et nous pourrions ensuite travailler sur les montants en souffrance.

Il ajoute qu’avec le temps, le groupe Aurora a commencé à licencier temporairement du personnel par étapes et, en septembre, ses quelque 90 employés ont été retirés du projet d’Ekati.

Les choses ont empiré, et il n’y avait ni mise à jour, ni plan, ni confirmation pour nous quant à la manière dont ils allaient s’en sortir. Donc, afin de nous protéger, nous avons retiré tout notre personnel du site.

Lee Cawson affirme que les autres activités du groupe Aurora ne sont pas bouleversées par ce qui se passe avec Burgundy.

L’allégement tarifaire est toujours en attente d’approbation

La compagnie Burgundy souligne qu’elle avait été approuvée comme admissible en septembre à un financement d’allégement tarifaire pouvant atteindre 150 millions de dollars.

À l’époque, la société avait déclaré qu’elle s’attendait à recevoir une réponse à sa demande dans les semaines qui suivaient.

Thomas Chanzy de la Corporation de développement des investissements du Canada, qui gère le financement fédéral pour l’allégement tarifaire, indique que la demande de Burgundy est toujours en cours d’évaluation.

Je n’ai pas de nouvelles à communiquer pour le moment, et plus d’informations seront transmises en temps voulu.

Avec les informations de Jocelyn Shepel

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