L’économie du Yukon au coeur de la campagne électorale

Exploration minière au Yukon
Exploration minière au Yukon
L’économie du Yukon a fait l’objet de plusieurs interventions des partis en lice pour les élections territoriales du 7 novembre.

Le mois dernier, le Conference Board du Canada a prédit un recul économique de 10 % pendant les deux prochaines années, la perspective économique la pire au pays, note le rapport, qui contraste avec les deux autres territoires du Nord, qui affichent une croissance.

De fait, la dernière mine en exploitation au Yukon, la mine Minto, a tout récemment annoncé de nouvelles compressions, occasionnant 58 nouvelles mises à pied. Les dernières données (en anglais) du Bureau des statistiques du Yukon établissent le taux de chômage à 6,9 %, en hausse de 1 % par année depuis deux ans.

Chambres de commerce confiantes

La faiblesse du dollar canadien a nui à certains commerçants qui s’approvisionnent aux États-Unis. Mais le président de la Chambre de commerce de Whitehorse, Rick Karp, affirme toutefois que la faiblesse du dollar a profité au secteur du tourisme, tandis que nombre de visiteurs arrivent au territoire en provenance de l’Alaska.

Le président de la Chambre de commerce du Yukon, Michael Pealow, abonde dans le même sens, suggérant que tout n’est perdu et que l’économie du territoire saura se rétablir, entre autres, grâce à des investissements en infrastructures et des mesures pour rassurer les investisseurs, tel un processus de réglementation plus facile à naviguer.

Pas de hausse d’impôts
Darrell Pasloski en campagne dans une épicerie de Whitehorse (DAVE CROFT/CBC)
Darrell Pasloski en campagne dans une épicerie de Whitehorse (DAVE CROFT/CBC)

Le Parti du Yukon, qui cherche à garder le pouvoir qu’il détient depuis 2002, mise sur une campagne basée sur un coût de la vie abordable. Son chef, Darrell Pasloski, promet ainsi de ne pas augmenter les impôts des particuliers, mais surtout de s’opposer à une taxe sur le carbone qui augmenterait le coût des aliments ou des biens en général.

L’économie du Yukon, selon le chef, reposera toujours en bonne partie sur l’industrie minière, bien que celle-ci soit touchée par la fluctuation des prix au niveau mondial. Aussi, le Parti du Yukon suggère qu’une taxe sur le carbone ne ferait qu’aggraver la situation en occasionnant, par exemple, des frais de 230 000 $ supplémentaire par concession d’or.

Dans son plus récent budget, le gouvernement sortant avait annoncé des investissements dans le secteur des technologies de l’information et du tourisme de façon à diversifier en partie l’économie du territoire.

Les énergies renouvelables à la rescousse
Les néo-démocrates promettent des investissements importants dans les énergies renouvelables. (VIC ISTCHENKO/CBC)
Les néo-démocrates promettent des investissements importants dans les énergies renouvelables. (VIC ISTCHENKO/CBC)

Les néo-démocrates, de leur côté, croient que la taxe sur le carbone adoptée par Ottawa permettrait d’accroître un nouveau fond d’investissement vert de 50 millions de dollars, soit 10 millions par année pendant cinq ans.

Le projet est d’investir de façon importante dans les énergies renouvelables afin de créer un secteur économique qui génère des emplois. La chef Liz Hanson souhaite voir le Yukon devenir un chef de file dans ce domaine et ainsi soustraire le territoire aux fluctuations du prix des denrées sur les marchés mondiaux.

Le parti croit pouvoir doubler ce fond d’investissement à 100 millions de dollars à long terme à travers des partenariats pour permettre aux entrepreneurs ou aux Premières Nations de construire des infrastructures qui génèrent de l’énergie renouvelable.

Favoriser les entreprises yukonnaises
Ranj Pillai est candidat dans Porter Creek Sud pour les élections du 7 novembre 2016. (NANCY THOMSON/CBC)
Ranj Pillai est candidat dans Porter Creek Sud pour les élections du 7 novembre 2016. (NANCY THOMSON/CBC)

Les libéraux croient quant à eux qu’une partie de la solution est d’encourager les entreprises yukonnaises par le biais du processus d’approvisionnement du gouvernement. Le candidat de Porter Creek Sud, Ranj Pillai, a affirmé que des contrats publics d’une valeur totale de plus de 250 millions de dollars ont été octroyés à des entreprises de l’extérieur du territoire.

La première promesse du parti a par ailleurs été celle d’éliminer la taxe sur les petites entreprises, la plus élevée, selon les libéraux, à l’ouest de la Nouvelle-Écosse.

Mais au-delà des incitatifs économiques, M. Pillai rappelle que c’est la certitude pour les investisseurs qu’il faut rétablir, en travaillant de concert avec les Premières Nations du territoire sur les questions de développement minier, plutôt que d’avoir recours aux tribunaux.

Claudiane Samson, Radio-Canada

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