L’ours polaire toujours en déclin dans la province canadienne du Manitoba

La disparition rapide de la banquise, principal lieu d’alimentation de l’ours polaire, compromet sa survie. (Cameron MacIntosh/Radio-Canada)
En mai 2008, pour la première fois, les États-Unis plaçaient un animal sur la liste des espèces menacées en raison des changements climatiques : l’ours polaire. Dix ans plus tard, au Manitoba, rien n’a vraiment changé.

Depuis quelques semaines, elles commencent à sortir de leur tanière. Et pour Daryll Hedman, directeur des services du développement durable de la région Nord-Est au Manitoba, c’est la même crainte : les ourses polaires seront-elles accompagnées d’un ourson, de deux, ou d’aucun?

Cette année cependant, Daryll Hedman a beaucoup d’espoirs. « La banquise s’est formée assez tôt dans la saison, et nous avons pu par exemple relâcher les ours qui sont dans nos infrastructures dès le 9 novembre, explique-t-il. C’était du jamais vu, depuis 35 ou 40 ans. Habituellement, c’est aux alentours du 21 ou 22 novembre. »

Selon lui, ces quelques jours peuvent faire toute la différence.

« Les spécialistes constatent une diminution de l’ordre de trois semaines entre la formation et la fonte des glaces dans la baie d’Hudson depuis quelques années. Or, c’est trois semaines pendant lesquelles les ours polaires ne mangent pas. Et cela a un impact encore plus significatif pour les ourses qui s’apprêtent à rentrer dans leur tanière pour mettre bas. »

Moins d’oursons

Chaque année, Daryll Hedman participe à plusieurs opérations destinées à comptabiliser la population d’ours polaires de l’ouest de la baie d’Hudson, qui compte parmi les 13 sous-populations du Canada. Lors du dernier décompte, en 2016, il y avait 842 ours polaires.

« Le déclin est faible, mais régulier, poursuit Daryll Hedman. C’est surtout au niveau des naissances que cela se remarque. Dans les années 1980, lors des enquêtes que l’on mène en survolant la côte depuis Churchill jusqu’à la frontière avec l’Ontario, on voyait des rassemblements de mères avec leurs nouveau-nés, deux en général, et avec les ours d’un an. Maintenant, c’est rare. Il y a de moins en moins d’oursons, et beaucoup des ours d’un an n’ont pas survécu l’année suivante. »

L’arrivée de pies, signe des changements climatiques

Le directeur régional, qui se défend d’être un spécialiste du changement climatique, estime cependant que cela joue un rôle sur le déclin de la population d’ours polaires.

« J’ai vécu toute ma vie à Thompson, dans le nord du Manitoba. Je n’avais jamais vu une pie de ma vie. Et depuis quatre ans, j’en ai dans mon jardin, alors que ce n’est pas une espèce locale, illustre-t-il. Le climat change, c’est évident. La question n’est pas de savoir si le changement va avoir des effets drastiques sur les ours polaires, mais quand. »

Barbara Gorrand, Radio-Canada

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