C’est finalement lundi prochain que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et le président des États-Unis, Donald Trump, vont se rencontrer à Washington. Nul doute que de nombreux sujets seront abordés, notamment celui du protectionnisme qui inquiète tant les entreprises canadiennes.
Donald Trump et Justin Trudeau « se réjouissent à la perspective d’échanger sur la relation unique entre le Canada et les États-Unis d’Amérique », a fait savoir le bureau du premier ministre canadien dans un courriel. Le texte indique également que les deux hommes comptent aussi discuter de la façon dont ils peuvent « continuer à travailler ensemble pour les Canadiens et les Américains de la classe moyenne ».
Plusieurs ministres du gouvernement libéral ont défilé dans la capitale américaine au cours des derniers jours pour rencontrer leurs homologues. Le ministre des Finances Bill Morneau s’y trouvait jeudi. Ses collègues à la Défense, Harjit Sajjan, et aux Affaires étrangères, Chrystia Freeland, l’avaient précédé.

La diplomate en chef du Canada a profité de sa visite pour prévenir les législateurs américains que le gouvernement canadien s’opposait à une potentielle taxe sur le commerce transfrontalier.
« J’ai signifié clairement que nous allions nous opposer fortement à toute imposition de nouveaux tarifs entre le Canada et les États-Unis, a déclaré la ministre Freeland devant les journalistes. [J’ai dit] que nous considérons que des tarifs sur les exportations engendreraient des dommages mutuels, que si une telle idée survenait dès le départ, le Canada répliquerait de façon appropriée ».
Face à Trump, un front commun avec l’Allemagne
Après son bref séjour aux États-Unis, Justin Trudeau se rendra en Europe. Le point d’orgue de ce voyage de quatre jours sera sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel, considérée par plusieurs comme la dirigeante européenne la plus influente. Cette rencontre est présentée comme une affirmation symbolique des valeurs que partagent le Canada et l’Allemagne, au moment où l’administration du président américain Donald Trump fait planer la menace protectionniste sur le monde.
Le tête-à-tête à Berlin survient dans un contexte où l’Union européenne (UE) tente de s’adapter à l’administration du président Trump. Justin Trudeau entend discuter avec Angela Merkel des « priorités commerciales cruciales pour le Canada et l’Allemagne ».

Justin Trudeau sera d’abord de passage à Strasbourg, jeudi, où il prendra la parole devant le Parlement européen, lequel devrait, la semaine prochaine, voter pour la ratification de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’UE. Ce sera la première fois qu’un premier ministre canadien en fonction prononce un discours au Parlement européen. On s’attend à ce qu’il vante les avantages du libre-échange.
« Avec les élections aux États-Unis, il est juste de dire que nous voulons vraiment travailler ensemble de façon bilatérale au sein du G7 et du G20. Et le Canada est devenu un partenaire d’autant plus pertinent », dit l’ambassadeur de l’Allemagne au Canada, Werner Wnendt.
Le diplomate estime par ailleurs que le Canada et l’Allemagne doivent collaborer avec les États-Unis sur un éventail d’enjeux, comme le commerce et leur contribution à la sécurité et à la défense en Europe en tant que membres de l’OTAN.
Rassurer les Européens
« Qu’il s’agisse de l’Ukraine, de la Syrie ou de la lutte contre Daech (le groupe armé État islamique), il est juste de dire que nos pays partagent plusieurs points de vue », a dit M. Wnendt, ajoutant que le dialogue avec les États-Unis devait reposer sur le partage de valeurs communes.

Justin Trudeau, qui a récemment discuté avec plusieurs dirigeants européens, dont la première ministre britannique Theresa May et le président français François Hollande, a envoyé le message que le Canada doit aborder la relation qu’il aura avec les États-Unis ces quatre prochaines années de façon constructive, ont indiqué des sources à La Presse canadienne. Le premier ministre canadien aurait souligné que les économies des deux pays sont dépendantes l’une de l’autre.
Après son passage à Berlin, M. Trudeau sera reçu à Hambourg, comme l’invité d’honneur du banquet annuel de la fête de Saint-Matthieu.
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