Un cachalot en captivité Photo Credit: IS / iStock

Baleines et dauphins en captivité : le Canada s’apprête à voter « c’est assez »

L’interdiction de garder en captivité des baleines et des dauphins est sur le point de devenir loi au Canada. Un projet de loi, présenté en 2015, a finalement passé l’étape de la révision en comité. Il est maintenant prêt pour un débat final et un vote au Parlement.

Cette étape finale d’une initiative qui a soulevé passions et controverses aux deux bouts du pays se déroule en toile de fond cette semaine d’une vaste tentative de sauvetage en Russie de près d’une centaine de baleines en captivité par certains des plus grands biologistes marins du monde réunis à Moscou.

Prison pour bélugas et orques en Russie (Reuters)

Les 11 orques et 87 bélugas sont retenus en captivité depuis novembre dernier dans ce que les critiques ont « prison à baleines » de la Russie. Ces baleines se trouvent dans de petits enclos dans une baie non loin de Vladivostok sur la côte pacifique russe. Elles ont été capturées par plusieurs compagnies russes qui avaient l’intention de les vendre à des aquariums chinois.

L’équipe qui arrive à Moscou jeudi est dirigée par Jean-Michel Cousteau, le fils de 81 ans du célèbre océanographe français Jacques-Yves Cousteau. Le groupe, qui comprend des experts internationaux ainsi que certains des meilleurs chercheurs de baleines de Russie, devrait se rendre à Vladivostok au cours du week-end pour étudier la santé des baleines et présenter des options aux autorités russes pour les relâcher.

Une captivité qui sera très bientôt interdite au Canada

Béluga de Marineland au Canada – Photo : YouTube

On s’attend à ce que le projet de loi canadien interdisant la captivité des dauphins et des cétacés soit adopté sans entrave d’ici la fin juin. Ce projet de loi S-203, parrainé pour la première fois en 2015 par le sénateur libéral Wilfred Moore, maintenant à la retraite, interdit la détention et la reproduction des cétacés en captivité en modifiant le Code criminel.

Le projet de loi impose des amendes pouvant atteindre 200 000 $ aux parcs et aquariums. Le Canada se joindrait donc à une demi-douzaine de pays qui interdisent la captivité de ces animaux. Le Chili et le Costa Rica ont interdit par exemple les delphinariums. L’Inde reconnaît en plus aux dauphins le statut de « personnes non humaines ».

Des critiques, y compris les propriétaires de Marineland, un aquarium dans le sud de l’Ontario, affirment que de projet de loi va nuire à la science et aux programmes de recherche légitimes sur ces mammifères marins en liberté. Marineland, à Niagara Falls, en Ontario, a encore 61 cétacés en sa possession. Une clause de droits acquis autoriserait tout de même ce parc aquatique à garder ses stocks de cétacés.

À Vancouver, des résidents applaudissent l’initiative

Le bélugas Aurora et une membre de l’équipe de l’aquarium de Vancouver en décembre 2014. Photo : Aquarium de Vancouver / Neil Fisher

Beaucoup d’activistes à Vancouver se réjouissent de l’adoption prochaine du projet de loi. Ils espèrent qu’une partie ou la totalité des mammifères en captivité finiront par être « retraités » et déplacés vers un sanctuaire en eau libre au bord de la mer en Nouvelle-Écosse.

Mais, là aussi, des scientifiques affirment que la cessation des spectacles publics avec les bélugas et les orgues à l’Aquarium de Vancouver, intervenue en 2016-2017, a causé du tort à la recherche et au bien-être des animaux en liberté.

Cet aquarium a progressivement mis fin à son programme sur les cétacés en captivité, en raison des campagnes de dénonciations de citoyens, mais elle continue d’accueillir des baleines et des dauphins échoués ou en détresse.

Les parcs d’attractions SeaWorld aux États-Unis ont mis fin à leur élevage controversé de baleines

Après des années de farouches critiques, la direction des parcs d’attractions aquatiques SeaWorld annonçait, il y a tout juste un peu plus de trois ans, l’arrêt de tous ses programmes d’élevage d’orques en captivité.

Dans son communiqué aux médias, l’entreprise de divertissement soutenait : « SeaWorld est à l’écoute et nous sommes en train de changer. La société évolue et nous évoluons avec elle. »

Elle a ajouté que la dernière génération d’épaulards en captivité vivra dans ses trois parcs de San Diego, San Antonio et Orlando, car elle ne peut pas être relâchée dans la nature, n’y ayant jamais évolué.

« Dans l’océan, ils ne pourraient pas survivre ou chercher de la nourriture par eux-mêmes, ils seraient exposés à des maladies inconnues et devraient faire face à des problèmes environnementaux comme la pollution ou d’autres menaces créées par l’homme », souligne l’entreprise fondée il y a plus de 50 ans.

Michelle Shoemaker, l’entraîneuse de Sea World, vue ici en 2014, embrasse l’épaulard Kayla alors qu’elle travaille sur une routine avant un spectacle, à Orlando, en Floride. Sea World Entertainment inc. a fait l’objet d’intenses critiques au sujet du traitement de ses épaulards captifs. Photo : John Raoux/Associated Press

RCI avec les informations de John Paul Tasker et de Chris Brown de CBC News avec la contribution de Jacques Dufresne de Radio-Canada

En complément

L’aquarium de Vancouver ne modifiera pas sa politique sur la reproduction des cétacés en captivité – RCI 

Nouvelle-Écosse: un sanctuaire pour baleines et dauphins en captivité dans le monde – RCI 

Une baleine crée une bonne frousse à des touristes dans un Zodiac – RCI 

Mort soudaine d’un jeune béluga à Marineland – RCI 

Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International
Mots-clés : , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.