L'eau passe par dessus le barrage de la Chute-Bell en raison de la crue dans la rivière Rouge. Photo: Radio-Canada

L’anxiété monte avec la crainte de rupture d’un barrage au Québec

Avec ce barrage de la Chute-Bell, au nord-ouest de Montréal, qui risque de se rompre, l’évacuation d’une zone de la rivière Rouge, dans l’ouest des Laurentides, a été ordonnée.

Les niveaux d’eau du barrage hydroélectrique ont atteint des sommets jamais vus auparavant. « Nous entrons dans une zone inconnue », affirmait un responsable d’Hydro-Québec, jeudi après-midi, alors que des prévisions de pluies abondantes pour les journées de vendredi et samedi venaient d’être confirmées par Environnement Canada.

Une portion de l’autoroute 50 qui est adjacente à la rivière Rouge a été fermée avec un ordre d’évacuation en place touchant les résidents d’une soixantaine d’habitations.

Vue aérienne du barrage sous l’eau (GQ)

La zone autour du barrage est principalement boisée et parsemée de petites fermes

Cette région du Québec est peu peuplée, mais il y a environ 23 résidences principales et 38 chalets, dont plusieurs ne sont peut-être pas occupés, et le nombre exact de personnes touchées est donc inconnu.

La Sûreté du Québec a effectué une campagne de porte-à-porte pour s’assurer que tous les résidents quittaient le secteur. La SQ a déployé des dizaines d’agents, des bateaux, des véhicules tout-terrain et des hélicoptères pour assurer l’évacuation de plusieurs dizaines de personnes.

Selon la ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault, certaines personnes ont même dû être évacuées par hélicoptère.

Un barrage pourtant construit pour résister à des crues qui arrivent tous les 1000 ans!

Une route adjacente à la rivière Rouge a été fermée jeudi avec un ordre d’évacuation en place. (Denis Babin/Radio-Canada)

Bell Falls, ou Chute-Bell, est située à environ 23 kilomètres au nord-ouest de Grenville-sur-la-Rouge, du côté nord de la rivière des Outaouais, en face de Hawkesbury, en Ontario.

« Un barrage comme celui de Bell Falls est conçu pour résister à une inondation qui se produit une fois tous les 1000 ans, explique Simon Racicot, chef de la production à Hydro-Québec. Aujourd’hui […], nous avons atteint ce niveau. Et à ce moment-là, il y a un protocole dans lequel nous informons la sécurité civile et les résidents d’un danger imminent. »

Un scénario d’une fois tous les 1000 ans veut dire qu’il y avait 0,1 % de chances qu’une inondation de cette ampleur se produise au cours d’une année donnée.

Le débit moyen à la Chute-Bell est de 103 mètres cubes par seconde, selon les données d’Hydro-Québec. Jeudi, il a été multiplié par neuf pour atteindre 980 mètres cubes par seconde.

Le maire croyait que le barrage Chute-Bell avait cédé

Le maire Tom Arnold (MRR)

Un vent de panique a soufflé sur le village de Grenville-sur-la-Rouge lorsque le maire de la petite municipalité des Laurentides a été informé jeudi après-midi que le barrage avait cédé. Heureusement, c’était une fausse nouvelle.

Le maire Tom Arnold a affirmé qu’il avait eu l’impression que son coeur s’était arrêté vers 14 h 30 jeudi, après avoir été informé que le barrage Chute-Bell s’était rompu.

« Le directeur des incendies de la municipalité m’a appelé pour me dire que la Sécurité publique lui avait dit que le barrage avait cédé. J’ai alors dit à mes gars qu’un mur s’en venait et qu’il fallait se grouiller. Quand on se fait dire une telle chose, le coeur arrête, et pendant un instant, on voit tous les visages de ces gens qu’on connaît », a-t-il raconté.

« Mais on a constaté, visuellement, que le barrage était toujours là », a-t-il ajouté.

Questionné à savoir s’il croyait que le barrage allait tenir le coup, le maire a répondu : « Je n’ai pas confiance, le pire reste à venir. »

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Image satellite des Grands Lacs Photo : NASA/Goddard Space Flight Center

RCI avec les informations de John MacFarlane de CBC news, La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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