Il faudra attendre le 21 octobre au soir et les résultats du vote des Canadiens et Canadiennes, mais à en croire les sondages d’opinion et une armée de spécialistes, le réchauffement climatique viendra mettre le feu aux poudres durant cette campagne 2019.
Le célèbre animateur de télévision et environnementaliste David Suzuki suggérait que l’enjeu du changement climatique soit « abordé comme si c’était la guerre » durant la campagne électorale canadienne qui est sur le point de commencer en vue du scrutin du 21 octobre. Lisez : Deux militants de premier plan militent pour mettre le climat au coeur des élections.
Certes, cinq des six partis politiques ayant une chance de remporter au moins un siège au cours des prochaines élections s’accordent pour dire que les changements climatiques sont réels et qu’ils sont causés par les humains. Seul le sixième, dirigé par Maxime Bernier, un ex-conservateur, soutient que les changements climatiques font partie d’un cycle naturel de la Terre et qu’il n’y a pas d’urgence en la matière.
Pourtant, malgré de récents rapports alarmistes annonçant des scénarios climatiques parfois apocalyptiques et malgré l’intérêt des électeurs, il y a pour le moment peu de mesures et d’engagements nouveaux en matière environnementale de la part des partis.
Le Parti vert du Canada pour sa part peine toujours à « trouver le ton » pour s’adresser à la population à l’aube de la campagne électorale au fédéral, car le parti veut éviter « de faire peur ».
Voyez pourquoi l’environnement pourrait être le grand gagnant mais pas le Parti vert
Ce que disent les sondages et leurs experts
Jean-Marc Léger, président de la firme Léger, estime que l’environnement sera assurément une question centrale lors de la prochaine élection fédérale.
Mais cela pourrait être le cas surtout chez les plus jeunes électeurs.
À la question « Êtes-vous angoissé, inquiet, préoccupé ou vous n’êtes pas préoccupé du tout par les changements climatiques? » posée dans un sondage récent de la firme Léger, 24 % des millénariaux se sont dits angoissés, contre seulement 2 % chez les baby-boomers.
Cette génération d’après-guerre se dit simplement préoccupée à 56 %, contre seulement 33 % ayant donné cette réponse chez les millénariaux.
Voter pour des candidats qui ont plus de chance de gagner
Nik Nanos, fondateur de la firme Nanos Research, estime que même si l’environnement préoccupe beaucoup d’électeurs, le Parti vert court toujours le risque de voir ses appuis auprès des électeurs s’effondrer le jour du scrutin, l’électorat ayant tendance à se tourner vers le parti dont les chances de victoire sont les plus fortes.
Le Parti vert, selon lui, semble constituer un refuge pour les libéraux progressistes et les néo-démocrates mécontents.
Si les conservateurs ont une chance de gagner, le soutien dont bénéficient les verts pourrait retourner, malgré leur bonne volonté et celle de leur chef, aux libéraux.
Selon lui toujours, le scénario rêvé pour la chef du Parti vert, Elizabeth May, et les verts serait que les Canadiens ne croient pas à l’élection d’un gouvernement majoritaire et qu’ils souhaitent davantage d’écologistes à la Chambre des communes.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Jacques Dufresnes, David Rémillard, Stéphan Bureau et Jean-Philippe Wauthier de Radio-Canada
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