Le célèbre animateur de télévision et environnementaliste David Suzuki estime que l’enjeu du changement climatique devra être « abordé comme si c’était la guerre » durant la campagne électorale canadienne qui est sur le point de commencer en vue du scrutin du 21 octobre.
David Suzuki est épaulé par Stephen Lewis, ancien chef du NPD de l’Ontario, qui avait présidé une conférence internationale sur les changements climatiques en 1988 à l’initiative du premier ministre Brian Mulroney.
David Suzuki encourage notamment les jeunes électeurs à faire du changement climatique l’enjeu central des élections comme si notre pays était en guerre contre les émissions de gaz à effet de serre.
« Il n’y a jamais eu un moment comme celui-ci dans l’histoire de l’humanité », déclare Stephen Lewis, qui estime que trois décennies presque sans actions ont placé l’humanité dans une situation très préoccupante.
« Nous devons vraiment motiver les gens à s’impliquer et nous avons ici une élection à venir où le climat peut devenir le problème majeur », a-t-il dit.
Pas question d’influencer le vote pour un parti en particulier
Bien que Stephen Lewis et David Suzuki aient tous deux aient été directement ou indirectement affiliés à des mouvements politiques de centre gauche dans le passé, ni l’un ni l’autre ne veut se laisser entraîner dans la question de savoir pour qui voter cette fois.
« Cela devient une question qui n’est plus une question partisane de savoir si la droite ou la gauche ont la bonne politique », explique David Suzuki. « C’est maintenant quelque chose que nous devons adopter en tant que nation. »
Aucun des deux principaux partis, le Parti libéral ou le Parti conservateur, n’a de plans qui permettraient même d’atteindre les objectifs relativement timides du Canada en matière de réduction des émissions.
Tzeporah Berman, directrice du programme international de Stand.earth, affirme que les opinions ont changé au Canada au cours de la dernière année, car les gens sont de plus en plus directement touchés par le nombre et la gravité des inondations, sécheresses, incendies de forêt et tempêtes attribués au changement climatique.
L’absence de plans détaillés des deux principaux partis
Le plan des conservateurs sur les changements climatiques, rendu public tardivement au printemps dernier, a été largement critiqué par les spécialistes de l’environnement qui ont fait remarquer qu’il n’avait pas de cibles précises de réduction des émissions et qu’il annulait deux des plus importants programmes qui pourraient réduire les émissions, soit une taxe sur le carbone, mise en place par le gouvernement libéral de Justin Trudeau, et une norme pour imposer des carburants à combustion plus propre.
Les libéraux n’ont toujours pas pour leur part encore publié un nouveau plan environnemental pour la campagne – cela pourrait arriver plus tard cette semaine – mais leurs politiques actuelles ne placent le Canada qu’environ à mi-chemin des objectifs de réduction des émissions précisés dans l’Accord de Paris, qui, selon les scientifiques internationaux, ne sont déjà pas suffisants.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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