Un agent douanier américain s'entretient avec une automobiliste canadienne non identifiée. Photo : AP/DAVID DUPREY

Plus de Canadiens interdits de séjour pour cinq ans à la frontière américaine

Des avocats en immigration de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington constatent une augmentation du nombre de voyageurs canadiens frappés sans explication d’une interdiction de séjour de cinq ans par les gardes-frontières américains.

(Loren Elliott/Reuters)

Cette hausse des interdictions de séjour constitue une « tendance troublante » selon l’avocat Len Saunders en raison de leur caractère arbitraire. Saunders, qui pratique le droit de l’immigration depuis deux décennies, dit avoir remarqué une augmentation spectaculaire des interdictions de voyager au cours de l’été.

Les interdictions de séjour sont la conséquence de ce que l’on appelle des « renvois accélérés ». Elles sont décidées sur-le-champ par un agent d’immigration et elles ne sont donc pas soumises à l’approbation d’un juge.

Une tendance à la hausse depuis l’été dernier

Les chiffres officiels sur le nombre de Canadiens ayant fait l’objet d’une interdiction ne sont pas encore disponibles, mais le U.S. Customs and Border Protection confirme cette hausse.

L’avocat spécialisé en droit de l’immigration Andrew Hayes, qui travaille pour un cabinet ayant des bureaux en Colombie-Britannique et à Washington, a déclaré que la raison de l’augmentation des interdictions n’est pas totalement claire.

La cause probable, selon lui, est un désir général de l’administration du président Donald Trump de projeter une plus grande fermeté sur les questions d’immigration.

Des voyageurs canadiens plus vulnérables que d’autres

(Elaine Thompson/Associated Press)

Il n’est pas nécessaire de faire quoi que ce soit de mal pour être frappé par un renvoi accéléré lorsqu’on se présente à un poste douanier américain.

Les Canadiens sont généralement autorisés à séjourner jusqu’à six mois aux États-Unis à titre de touristes, mais c’est au voyageur de prouver qu’il ne fait que visiter le pays et qu’il n’a pas l’intention de rester en permanence.

Selon la loi, il incombe donc au voyageur de prouver à la douane américaine qu’il s’agit d’une entrée temporaire et qu’il n’a pas l’intention d’y immigrer.

Or, il semble que les gardes-frontières américains examinent maintenant de plus près des choses comme l’accession à la propriété d’un Canadien, l’existence ou non d’un emploi permanent et des sommes d’argent qu’un Canadien aurait à la banque, qui seraient autant d’indices qui montre des liens d’un citoyen canadien avec son pays et donc une raison pour y revenir.

« Tout Canadien qui n’a pas d’emploi à temps plein ou qui vit avec ses parents et n’a pas sa propre résidence, dans le cadre de ces renvois accélérés que j’ai vus récemment, pourrait se voir interdire l’entrée au Canada », indique l’avocat Len Saunders.

Informations et photos de 100 000 voyageurs volées aux douanes américaines

Bienvenu aux États-Unis Photo : AP

RCI avec les informations de Cathy Kearney et Clare Hennig de CBC News et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique, Société
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