Le chef conservateur Andrew Scheer s’adresse au Conseil des relations internationales de Montréal le mardi 7 mai 2019. (Ryan Remiorz/THE CANADIAN PRESS)

Surprise : le conservateur Andrew Scheer est un citoyen canado-américain

Le quotidien torontois Globe and Mail a rapporté jeudi que le père d’Andrew Scheer, résident au Canada, est un Américain de naissance. Il a donc transmis automatiquement la citoyenneté à son fils.

Un porte-parole affirme que le chef conservateur est cependant en train de renoncer à sa citoyenneté américaine. Daniel Schow mentionne que M. Scheer, qui pourrait être élu premier ministre du Canada dans 17 jours, avait entamé le processus de répudiation de sa citoyenneté en août, donc avant le début de la campagne électorale fédérale.

À l’heure actuelle, le délai d’attente pour répudier la citoyenneté américaine est d’environ de 9 à 10 mois pour les demandes déposées à l’ambassade des États-Unis à Ottawa.

Sous la direction de l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper, le Parti conservateur avait accusé l’ancien chef libéral Stéphane Dion et l’ancien chef du NPD Tom Mulcair d’avoir des allégeances divisées, puisque les deux hommes avaient la double citoyenneté canadienne et française tout en occupant une charge publique.

Pourquoi Andrew Scheer ne l’avait-il pas révélé lui-même?

Lorsqu’on lui a demandé jeudi pourquoi il n’avait pas divulgué son ascendance américaine, il a répondu que personne ne lui avait jamais demandé.

« Je n’ai jamais essayé de le cacher, a-t-il dit dans une mêlée avec des journalistes à Halifax. Les Canadiens ne m’ont jamais posé de questions à ce sujet. Mon père a toujours été ouvert sur ses origines. On ne m’a rien demandé à ce sujet. »

La porte-parole du Parti libéral Zita Astravas rétorque qu’Andrew Scheer a été fondamentalement malhonnête envers les Canadiens au sujet de qui il est : « Scheer a caché ses positions personnelles fondamentales, il a caché des faits sur sa carrière et son éducation. Et maintenant, il a été pris en train de cacher sa citoyenneté américaine tout en ridiculisant les autres pour avoir une double citoyenneté. Comment les Canadiens peuvent-ils lui faire confiance quand il parle de ce qu’il va faire, y compris ce qu’il va couper? »

Des propos qui reviennent le hanter?

Andrew Scheer avait soulevé des questions sur la double citoyenneté de Michaëlle Jean en 2005 lorsqu’elle était pressentie au poste de gouverneure générale du Canada, essentiellement la position de chef de l’État.

Dans un article paru dans un blogue en 2005, M. Scheer se disait préoccupé par le fait que Michaëlle Jean détenait à la fois des passeports canadiens et français.

« J’ai quelques brèves questions à poser à tous ceux qui pensent que Michaëlle Jean est un bon choix pour être notre prochaine GG, a écrit Scheer. Quelles sont ses qualifications? Quelle expérience l’aiderait-elle à s’acquitter de ses fonctions de chef d’État, y compris la possibilité d’être arbitre dans une situation de gouvernement minoritaire? »

D’autres questions au sujet du passé d’Andrew Scheer

Ces derniers jours, le leader conservateur est aussi soumis à des questions sur son passé après qu’on eut découvert qu’il n’a jamais été autorisé à vendre de l’assurance, même si sa biographie officielle fait état d’une expérience professionnelle passée en tant que courtier en assurance.

M. Scheer se défend en affirmant qu’il a été accrédité, mais qu’il n’a jamais été autorisé à vendre de l’assurance à la firme de Regina où il a travaillé pendant six mois avant d’être élu à l’âge de 25 ans en 2004.

S’il est élu premier ministre, Andrew Scheer déménagera l’ambassade du Canada en Israël à Jérusalem

L’ambassade du Canada à Tel-Aviv Photo : Google Street view

RCI avec les informations de John Paul Tasker de CBC News, La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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