Alors qu’il était invité à Toronto au début du mois de juillet à une conférence multilatérale sur les réformes en Ukraine, le président ukrainien nouvellement élu a eu une rencontre avec un haut représentant du gouvernement américain.
On lui aurait alors fait savoir que les faveurs de Washington étaient conditionnelles au fait qu’il offre quelque chose de précis en retour.

Bill Taylor (AP)
Voilà l’une des révélations faites cette semaine lors du témoignage à Washington de l’ambassadeur des États-Unis en Ukraine, Bill Taylor. Selon ce diplomate américain, le 1er juillet, une journée où il rencontrait le premier ministre du Canada Justin Trudeau, à Toronto, Volodymyr Zelensky a également vu le représentant spécial américain pour l’Ukraine Kurt Volker.
Or, cette rencontre de Toronto s’inscrivait bel et bien dans le cadre d’une campagne de l’équipe Trump pour faire pression sur l’Ukraine selon le diplomate de carrière Bill Taylor.

Le premier ministre Justin Trudeau et le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy ont porté un toast avant le dîner de la Conférence sur la réforme de l’Ukraine à Toronto, le 2 juillet dernier, à l’occasion de laquelle Zelensky a rencontré le représentant spécial américain Kurt Volker. (Andrew Lahodynskyj/La Presse canadienne)
En coulisse, lors de la conférence de Toronto

Volodymyr Zelensky et Donald Trump à New York, le 25 septembre 2019 Jonathan Ernst / Reuters
Dans sa déclaration d’ouverture de 15 pages qu’il avait préparée pour sa comparution devant les législateurs mardi, le diplomate de longue date a détaillé l’importance de cette rencontre à Toronto entre MM. Zelensky et Volker.
M. Taylor a déclaré que M. Volker avait « prévu d’être explicite sur les raisons pour lesquelles la visite éventuelle du dirigeant ukrainien à la Maison-Blanche n’avait pas encore eu lieu, bien que les Américains l’aient évoquée dès le mois de mai ». Taylor a ajouté que Trump avait également invité la délégation de Zelenskiy à annoncer ses enquêtes à la Maison-Blanche.
Le témoignage de Taylor s’inscrit dans le cadre d’une enquête de la Chambre des représentants. Celle-ci tente de déterminer si Donald Trump a commis des infractions passibles de destitution en faisant pression sur l’Ukraine pour qu’elle déterre des informations fictives ou réelles pour nuire au candidat démocrate à la présidence Joe Biden.
Selon Taylor, Kurt Volker lui a dit qu’il allait transmettre à Zelensky, à Toronto, que Trump souhaitait une coopération dans le cadre des enquêtes pour « aller au fond des choses ».
Il n’est pas tout à fait clair cependant si Volker a tenu sa promesse d’être « explicite ».
Une autre version des faits

Kurt Volker (Photo : AP)
Kurt Volker lui-même a comparu devant les comités de la Chambre des représentants, le 4 octobre, et sa déclaration d’ouverture mentionne qu’il a effectivement rencontré le président ukrainien à Toronto.
Volker a cependant expliqué que cette rencontre contenait une simple mise en garde à Zelensky concernant l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani.
Il affirme avoir expliqué au président ukrainien que Giuliani exerçait probablement une influence négative sur le président américain quand il s’agissait de politique ukrainienne et que l’ex-maire de New York ne parlait pas au nom du gouvernement américain, et qu’il était un simple citoyen.
RCI avec les informations de Chris Iorfida de CBC News et la contribution de Radio-Canada
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