Un grand pas vers la victoire. Pour la première fois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a « préqualifié » un vaccin contre l’Ebola. Une étape décisive pour l’homologation du vaccin et son utilisation dans d’autres pays « à haut risque ».
Jusqu’ici, le vaccin n’était utilisé qu’en République démocratique du Congo (RDC). Depuis le début de l’épidémie en RDC, qui a causé la mort de 2190 personnes sur plus de 3290 cas, des centaines de milliers d’individus ont été vaccinées.
Dans un communiqué transmis aux médias, l’institution onusienne s’est réjouie de cette avancée médicale. Selon elle, cela représente « une étape cruciale qui permettra d’accélérer son homologation, son accès et son déploiement dans les pays les plus exposés aux épidémies d’Ebola ».
L’opération de préqualification vaccinale est la plus rapide jamais organisée par l’OMS. Dans les faits, le vaccin répond aux normes de l’agence spécialisée « en matière de qualité, de sécurité et d’efficacité ». De son côté, la Commission européenne a donné son feu vert le 12 novembre dernier pour la mise sur le marché du vaccin Ervebo, fabriqué par le laboratoire américain Merck Shape and Dohme.
Les résultats positifs concernent le vaccin produit par le laboratoire pharmaceutique américain Merck Sharp & Dohme (MSD). Le principe consiste à induire une réponse immunitaire spécifique (anticorps et cellules tueuses) dirigée contre une glycoprotéine de l’enveloppe externe du virus Ebola, dont on a montré qu’elle avait une capacité vaccinale. Pour ce faire, on insère le gène codant pour cette protéine dans le génome d’un virus que l’on a rendu inoffensif en supprimant les parties du génome qui causent sa pathogénicité, ce que l’on appelle un vecteur viral, d’usage courant en biotechnologie.
Dans ce cas particulier, le vecteur est dérivé du virus de la stomatite vésiculaire (VSV), d’où le nom de rVSV-ZEBOV donné à ce vaccin, « r » pour « recombinant » et « Z » pour Zaïre. Dans d’autres cas en cours de mise au point, les vecteurs utilisés peuvent être un adénovirus, le virus de la rougeole, etc. Le virus inoffensif, ayant intégré le gène de la protéine vaccinale dans son génome (virus recombinant), pénètre dans les cellules du sujet. La protéine vaccinale y est alors produite.
Son expression induit la réponse immunitaire spécifique que l’on souhaite protectrice. Les tests menés sur le macaque ont montré son innocuité et une protection totale vis-à-vis du virus Ebola virulent. Il en est de même pour un vaccin utilisant un vecteur adénovirus.
(Source : Encyclopédie Universalis)
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