Le ministre fédéral de la Défense, Harjit Sajjan, affirme qu’il ne voit pas la Chine comme un adversaire, malgré les tensions notamment autour de la détention de deux ressortissants canadiens en sol chinois et ce dans la foulée de l’arrestation d’une dirigeante de compagnie Huawei au Canada, il y a presque un an. (Tim Krochak/La Presse Canadienne)

La Chine n’est pas un adversaire du Canada, avance notre ministre de la Défense

Le ministre de la Défense Harjit Sajjan affirme qu’il ne voit pas la Chine comme un adversaire, malgré les tensions autour de la détention de deux ressortissants canadiens en sol chinois, et dans la foulée de l’arrestation d’une dirigeante de la compagnie Huawei au Canada, il y a presque un an.

« Certains gestes de la Chine sont préoccupants dans une perspective de sécurité et nous devons en être conscients, mais c’est seulement à travers des discussions appropriées que nous pouvons revenir à un ordre fondé sur les règles », a-t-il dit.

Le ministre rappelle que les deux pays coopèrent « sur certains aspects commerciaux » et qu’il est maintenant temps, à ses yeux, de chercher des solutions ensemble.

Il s’exprimait à la veille d’une conférence sur la sécurité internationale à Halifax qui devrait être fortement axée sur la critique de la superpuissance asiatique. L’événement a attiré plus de 300 universitaires, responsables militaires et dirigeants gouvernementaux de 70 pays démocratiques.

Le Canada doit-il voir Huwaei comme un ennemi de sa démocratie?

Lors de cette conférence, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, Robert O’Brien, a notamment mis en garde le Canada. Il a affirmé que notre pays doit se méfier de Huawei et rejeter le plan du géant chinois des télécommunications de déployer son réseau 5G au Canada. Selon Robert O’Brien le réseau 5G de Huawei pourrait cacher « un cheval de Troie » qui compromettrait les dossiers de santé des Canadiens, leurs données bancaires et tous leurs messages publiés sur les réseaux sociaux.

La semaine dernière, le président du comité du Sénat américain sur les Affaires étrangères, le républicain James Risch, avait déclaré que le Canada devait réfléchir à deux fois avant de s’engager à faire affaire avec une entreprise qui à ses yeux est une extension du Parti communiste chinois.

La semaine dernière également, Angus King, un autre sénateur américain qui siège comme indépendant et qui est membre de la commission sénatoriale sur le renseignement, avait affirmé que si le Canada permettait à Huawei de déployer son réseau, il serait difficile de partager l’ensemble des renseignements américains avec un pays partenaire ayant « une ligne directe avec Pékin ».

Au sujet du réseau 5G de Huawei…

En attente d’une décision, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a demandé aux agences de renseignement d’évaluer les risques liés à l’adoption de l’équipement Huawei 5G pour l’infrastructure nationale des télécommunications.

On a également demandé aux organismes de sécurité canadiens d’évaluer l’impact économique pour les entreprises de télécommunications et les consommateurs canadiens si Huawei devait se retrouver sur la liste noire des entreprises avec lesquelles il est interdit de faire affaire.

Le quotidien Globe and Mail a récemment rapporté que le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et le Centre de la sécurité des télécommunications (CST) sont divisés sur l’idée d’interdire la technologie Huawei 5G au Canada.

Démocratie d’abord ou commerce avant tout?

Le président du Forum d’Halifax, Peter van Praagh, a affirmé pour sa part que la Chine peut être caractérisée de différentes façons, que ce soit comme un concurrent stratégique ou un même adversaire.

« Je pense qu’il est clair que le Canada et la Chine ne partagent pas les mêmes intérêts, a-t-il avancé. Il y a des recoupements sur certains enjeux, mais la Chine a une vision du monde très différente de la vision du monde du Canada. »

Selon lui, le Canada et ses alliés démocratiques d’Europe et d’Asie doivent reconnaître cette divergence de vision pour mieux y répondre, au moment où le commerce avec la Chine constitue bien souvent l’unique préoccupation politique en raison des emplois que cela représente.

« Il est temps pour les États-Unis, le Canada et leurs alliés de se doter d’une stratégie globale par rapport à la Chine. Une stratégie visant à rendre le monde plus sûr pour la démocratie. »

« À quoi sommes-nous prêts à renoncer par rapport à nos propres valeurs dans la coopération avec la Chine et où trace-t-on la ligne », a conclu l’organisateur.

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Le porc canadien bientôt de retour en Chine Crédit photo : Radio-Canada

RCI avec les informations de CBC News, La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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