L'angoise climatique sur notre santé mentale. (Crédit photo : iStock)

L’angoisse climatique peut avoir des conséquences sur notre santé mentale

Connaissez-vous l’éco-anxiété? Les changements climatiques avec ce qu’ils comportent de catastrophes écologiques mettent au défi l’avenir même de notre humanité pouvant créer des troubles psychologiques sérieux. Afin de comprendre cette nouvelle pathologie, on en parle avec Christina Popescu, doctorante en psychologie à l’Université du Québec à Montréal.

Bien qu’il n’y ait pas encore de définition précise de l’éco-anxiété, rappelle en entrevue téléphonique Christina Popescu, c’est une forme d’anxiété, une souffrance qui est liée aux changements climatiques et à l’attente de futurs désastres environnementaux.

« Les symptômes s’apparentent beaucoup aux troubles anxieux, explique la chercheuse. L’éco-anxiété n’a pas été encore répertoriée dans le DSM (Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), sorte de bible de la santé mentale. Mais on remarque chez les personnes atteintes d’anxiété beaucoup d’inquiétude et des idées négatives quant à l’avenir de la planète et même des humains. »

« On observe également chez ces personnes un manque de motivation dans les activités au quotidien, ajoute Mme Popescu. Les gens se disent, que si tout risque bientôt de disparaitre, alors à quoi cela sert-il à continuer de vivre comme on le fait. »

Écoutez l’entrevue avec Christina Popescu (6 minutes et 22 secondes) :

Ces idées sombres peuvent aussi avec des conséquences sur la qualité du sommeil et créent un sentiment de deuil, précise la chercheuse qui détient une maîtrise en science politique.

« Toutes les mauvaises nouvelles liées à l’environnement et aux changements climatiques qui sont constamment répétées viennent exaspérer les symptômes. Mais d’un autre côté, c’est important de savoir ce qu’il se passe pour pouvoir réagir au niveau individuel, politique ou social. »

Même s’il n’existe pas de recette miracle pour contrer l’éco-anxiété, le déni n’est pas une solution, selon la chercheuse. « C’est une réalité anxiogène, il reste que les personnes souffrantes peuvent décider de passer à l’action pour améliorer les choses ou de s’entourer de proches qui veulent changer le choses à l’échelle sociale ou politique. Cela peut aider à diminuer les effets anxieux. »

L’éco-anxiété peut toucher toutes les tranches de la population, déclare Mme Popescu qui agit à l’Institut d’études internationales de Montréal. Elle constate d’ailleurs que les jeunes sont particulièrement concernés par cette pathologie.

« Les enfants et ceux âgés de 18 à 35 ans, les  » milléniaux « , peuvent souffrir de troubles. Il ne faut pas non plus oublier les travailleurs du milieu des ONG, notamment dans le secteur environnemental. Ils œuvrent constamment sur les sujets liés à la pollution, ce qui peut être très lourd à porter psychologiquement. »

Après 12 jours de négociations, les 40 heures supplémentaires n'auront pas permis aux pays participants à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP25) de conclure une entente. La plus longue COP de l'histoire aura finalement accouché d'une déclaration commune. Le reportage de Michel Marsolais

Lire aussi :

Oiseaux d’Amérique du Nord et changements climatiques : attention, danger!

Lutte contre les changements climatiques : le Canada doit en faire plus

Les Canadiens s’inquiètent des changements climatiques, mais la moitié ne veut pas payer le combat

Catégories : Environnement et vie animale, Santé
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.