En Iran, des milliers d'Iraniens sont rassemblés en procession pour rendre hommage au général Qassem Soleimani, tué par une frappe aérienne américaine. PHOTO : VIA REUTERS / HOSSEIN MERSADI/FARS NEWS AGENCY/WANA

Assassinat de Soleimani : le Canada suspend ses opérations militaires en Irak

Le gouvernement canadien dit suivre de près l’évolution de la situation volatile en Irak dans la foulée de l’assassinat, vendredi, du général Qassem Soleimani lors d’une frappe aérienne américaine.

De nombreux élus irakiens ont scandé hier « Non à l’Amérique! »
PHOTO : REUTERS / HANDOUT

Le Parlement irakien ayant demandé dimanche l’expulsion de toutes les troupes étrangères de l’Irak, Ottawa annonce qu’elle suspend temporairement la mission d’entraînement de l’OTAN dirigée par le Canada dans ce pays.

La résolution n’est pas contraignante, mais elle a obtenu le soutien du premier ministre sortant.

Le premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel Mahdi a dénoncé un assassinat politique de Soleimani et de Mouhandis, qui ne laisse plus que deux choix : appeler les troupes étrangères à partir immédiatement ou revoir leur mandat par un processus parlementaire.

M. Trump a déclaré dimanche, après que le Parlement irakien eut adopté la résolution demandant l’expulsion des troupes étrangères, que les États-Unis ne partiraient pas sans être payés pour leurs investissements militaires en Irak au fil des ans. Il a dit que si les troupes devaient se retirer, il frapperait Bagdad de sanctions économiques.

Un manifestant à Téhéran brandit la photo du général iranien Qassem Soleimani lors d’une manifestation contre l’assassinat du chef de la force d’élite Qods et du commandant de la milice irakienne Abu Mahdi al-Muhandis, qui ont été tués dans une frappe aérienne américaine à l’aéroport de Bagdad, le 3 janvier 2020. NAZANIN TABATABAEE / AGENCE DE PRESSE DE L’ASIE DE L’OUEST / REUTERS

Le Canada sur le qui-vive

Harjit Sajjan rencontre des membres de l’Armée canadienne en Irak, le 21 décembre 2016. (Twitter)

Todd Lane, porte-parole du ministre de la Défense nationale du Canada Harjit Sajjan, refuse de préciser si des plans sont en préparation afin de faire sortir le personnel militaire canadien de l’Irak si la situation politique devait se détériorer davantage à la suite de cette décision unilatérale de Donald Trump de tuer le général Soleimani qui était le stratège derrière les guerres par procuration de l’Iran, et ce dans tout le Moyen-Orient.

« Nous n’avons aucun autre commentaire à formuler à ce stade-ci, souligne Todd Lane. Nous continuons de surveiller et d’évaluer la situation. Nous restons en étroite coordination avec nos partenaires internationaux, a fait savoir Todd Lane dans un courriel. Notre objectif reste un Irak uni et stable. »

Le Canada compte 250 militaires en Irak au sein de mission d’entraînement de militaires irakiens ainsi que des dizaines de soldats des forces spéciales qui collaborent avec les forces de sécurité irakiennes dans le nord du pays.

LISEZ : Résurgence de Daech et autres menaces : les Kurdes d’Irak demandent l’aide du Canada - RCI

Des soldats canadiens en Irak en 2017. Crédit photo : REUTERS/Caporal Audrey Solomon/Canadian Armed Forces/Handout

Premières représailles contre les militaires américains en Irak

Le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, dont le pays compte 5200 soldats en Irak, estime qu’il y avait de grandes chances que l’Iran s’en prenne aux forces américaines en Irak ou en Syrie.

Or, des roquettes se sont abattues, en soirée dimanche, près de l’ambassade américaine à Bagdad, peu après un vote du Parlement réclamant l’expulsion des troupes américaines du pays.

Comme la veille, ces roquettes se sont abattues au coeur même de la Zone verte de Bagdad, une zone ultrasécurisée dans laquelle se trouvent non seulement l’ambassade américaine, mais aussi le parlement irakien. Ces tirs n’ont pas fait de victimes, selon des témoins.

Tensions aussi à la frontière canadienne : des dizaines d’Iraniens détenus et interrogés

À mille lieues du Moyen-Orient, on rapporte qu’à la frontière canado-américaine, ce week-end, des dizaines d’Iraniens et d’Irano-Américains ont été longuement détenus et interrogés au passage frontalier américain de Peace Arch reliant la Colombie-Britannique à l’État de Washington.

Selon le Conseil canadien des relations américano-islamiques de nombreuses autres personnes se seraient vu refuser l’entrée aux États-Unis, y compris beaucoup de citoyens américains qui rentraient chez eux après un concert de musique pop iranienne samedi à Vancouver.

« Les personnes détenues ont rapporté que leurs passeports avaient été confisqués et qu’ils avaient été interrogés sur leurs opinions et allégeances politiques », indique le conseil dans un communiqué publié en ligne. LISEZ LA SUITE…

Des milliers de personnes à Téhéran lundi rendant hommage à Qassem Soleimani. (Atta Kenare/AFP/Getty Images)

RCI avec les informations de La Presse canadienne, l’Agence France-Presse, The Associated Press et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : International, Politique
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