es travailleurs guatémaltèques sont employés l'été à la Ferme Lebel depuis une dizaine d'années. PHOTO : RADIO-CANADA / MARIE-CHRISTINE RIOUX

Nos épiceries incapables de nous alimenter sans 50 000 travailleurs étrangers

Le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD), qui se décrit comme la « voix du commerce de détail » et représentant plus de 45 000 entreprises, a déclaré à CBC News cette semaine que le Canada ne connaissait pas de pénurie de produits. Mais la situation pourrait évoluer au moment des récoltes dans 5 mois.

En effet, des producteurs alimentaires au Canada ne sont pas certains que notre chaîne d’approvisionnement alimentaire pourra livrer la marchandise sans la présence de 50 000 travailleurs migrants qui viennent donner un coup de main principalement au moment des récoltes d’automne chaque année.

Les restrictions aux frontières pourraient empêcher l’entrée au Canada de ces 50 000 travailleurs qui viennent principalement du Mexique et des Caraïbes.

Dans l’immédiat, ces travailleurs migrants peuvent continuer de rentrer

Un travailleur étranger arrose des plantes dans une ferme de Compton au Québec.
PHOTO : RADIO-CANADA / EMILIE RICHARD

Le ministre canadien de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, a tenté mercredi après-midi de se faire rassurant.

Il a indiqué que malgré la fermeture de nos frontières, les travailleurs étrangers temporaires feront partie de ceux qui pourront continuer pour l’instant à entrer au Canada, à la condition de respecter la demande du gouvernement de s’isoler pendant 14 jours.

Plus tôt mercredi matin, l’UPA avait tiré la sonnette d’alarme en rappelant à Ottawa et à Québec que sans l’apport essentiel de ces milliers de travailleurs étrangers, il n’y aurait tout simplement pas de production agricole cette saison dans des milliers de fermes du Québec et du Canada.

Bill Blair, ministre de la sécurité des frontières (Adrian Wyld/La Presse canadienne)

L’Union des producteurs agricoles (UPA) a donc réagi en exprimant son soulagement par rapport à la décision annoncée par le ministre Bill Blair: « Le gouvernement canadien a pris la bonne décision. Empêcher la venue de ces travailleurs aurait entraîné des conséquences désastreuses sur le secteur agricole, plus particulièrement horticole (fruits, légumes, etc.), mais surtout sur le coût du panier d’épicerie des Canadiens et des Canadiennes », a déclaré le président général de l’UPA, Marcel Groleau.

L’UPA explique dans son communiqué que la présence au Québec des quelque 16 000 travailleurs étrangers temporaires en provenance du Mexique, du Guatemala et d’autres pays est essentielle à la filière agroalimentaire québécoise. Sans leur arrivée à partir du mois prochain, plus particulièrement dans le secteur horticole, la saison de production aurait été compromise et cela ouvrait la porte à une explosion de la facture d’épicerie.

Avant cette annonce, Steve Bamford, président de la Toronto Wholesale Produce Association, expliquait : « Si nos frontières sont fermées aux travailleurs migrants, il sera difficile de faire rentrer les récoltes pour la saison ». Il ajoute : « C’est un impact énorme pour nos producteurs – pas seulement en Ontario, mais dans tout le pays. Il n’y a pas moyen que nous puissions cultiver sans nos travailleurs migrants. Je ne peux pas être plus clair que cela. Nous allons nous heurter à un gros problème de sécurité alimentaire si cela se produit. »

Un homme se gratte la tête devant les étagères vides d’un supermarché à TorontoPHOTO : P. HOTO OFFERTE PAR DOUG EARL

Beaucoup de consommateurs sont nerveux

Ces derniers jours, les politiciens ont exhorté les gens à ne pas se précipiter dans les magasins et à faire des provisions.

Lundi, la ministre de la santé Patty Hajdu a dit aux Canadiens de ne pas acheter plus que ce qui est nécessaire pendant deux semaines.

« J’ai été attristé par les rapports des médias sur la panique des achats au Canada. Ayez suffisamment de provisions pour vous isoler pendant 14 jours, mais pensez à vos voisins et n’achetez que ce dont vous avez besoin. Soyez gentils les uns envers les autres », a tweeté Hajdu.

Mais cela n’a pas empêché les comportements d’achat erratiques dans les épiceries canadiennes.

Messages rassurants des géants de l’alimentation

Les plus grands épiciers du Canada se disent capables de répondre aux besoins des consommateurs canadiens.

Galen G. Weston (Fred Thornhill/Canadian Press)

Dans une lettre aux clients lundi, le président exécutif de Loblaw, Galen Weston, a déclaré qu’il ne fallait pas s’inquiéter.

« Nous ne sommes pas à court de nourriture ou de fournitures essentielles. Nos équipes de la chaîne d’approvisionnement et des magasins réagissent aux pics de volume et remettent rapidement les articles les plus importants sur les rayons. Les volumes se normalisent déjà quelque peu, et nous rattrapons notre retard. Il y a quelques articles, comme le désinfectant pour les mains, qui peuvent prendre plus de temps à revenir, mais sinon nous sommes en bonne forme ».

La pandémie au Canada au matin du 19 mars 2020 (Radio-Canada)

RCI avec les informations de CBC News, l’UPA et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Immigration et Réfugiés
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