Selon les informations obtenues par CBC News, 5 100 agents de bord vont perdre leur emploi. Il s’agit de ceux au sein de la compagnie aérienne principale et de son transporteur à rabais Air Canada Rouge.
Dans une lettre jeudi de Renee Smith-Valade, vice-présidente du service en vol de la compagnie aérienne, Air Canada indiquait qu’elle n’a « pas d’autre choix » que de réduire son personnel dans le contexte du ralentissement aérien mondial en raison de la pandémie, qualifiant cette décision de « difficile mais nécessaire ». Elle espère que les licenciements ne seront que temporaires.
La vice-présidente du service en vol rappel que les vols prévus par Air Canada pour le mois d’avril vont être réduits de près de 80 %. Air Canada informait les médias mercredi qu’elle allait « suspendre progressivement » la majorité de ses vols internationaux d’ici à la fin mars.
La compagnie ne desservira alors qu’un « petit nombre de destinations internationales et transfrontalières » à partir de seulement quatre villes canadiennes, Vancouver, Calgary, Toronto, Montréal et six aéroports internationaux – Londres, Paris, Francfort, Delhi, Tokyo et Hong Kong pour aider les citoyens à entrer au Canada.
Les employés mis à pied pourront toucher des prestations d’assurance-emploi dans le cadre d’un programme accéléré annoncé par le gouvernement canadien ces jours derniers.
Réaction du syndicat des agents de bord
Le syndicat représentant les agents de bord d’Air Canada a confirmé, tard hier soir, à CBC News que plus de ses 5 100 agents de bord seront licenciés.
La direction du syndicat affirme dans un communiqué être profondément attristé d’apprendre que la compagnie va licencier temporairement environ 3 600 de ses membres sur la ligne principale d’Air Canada, et la totalité de ses 1 549 membres sur Air Canada Rouge.
« C’est la période la plus difficile que nous ayons jamais connue en tant qu’agents de bord », déclare Wesley Lesosky, président de la composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
« Nos membres ont été en première ligne de cette crise dès le premier jour, et le chemin parcouru depuis a été difficile. Nous sommes de tout cœur avec tous nos membres, en particulier avec ceux qui sont tombés malades dans l’exercice de leurs fonctions ».
Selon le syndicat, les licenciements seront en vigueur au moins jusqu’au 30 avril.
La situation chez Westjet
Le sort des employés du second transporteur aérien en importance au Canada est également incertain.
Le syndicat représentant les agents de bord de WestJet affirmait il y a six jours se préparer à des licenciements de plus de 50 % de ses membres en raison des annulations par les passagers et des restrictions de voyages annoncées par le gouvernement canadien.
Depuis, WestJet a annoncé dit qu’elle suspendra formellement tous ses vols entre le Canada et les États-Unis, le Mexique, les Caraïbes et d’autres destinations internationales à compter du dimanche 22 mars à 23 h 59, heure des Rocheuses. Ces annulations de vols seront en vigueur pendant au moins 30 jours.
En clair, les derniers vols commerciaux de Westjet à destination du Canada au départ de destinations internationales partiront ce soir-là. Après cela, la compagnie exploitera des vols de sauvetage et de rapatriement en partenariat avec le gouvernement canadien.
Mercredi, WestJet a annoncé l’annulation de 165 vols. Ce nombre de vols annulés pour jeudi était de 232.
Sentiment généralisé d’impuissance chez les agents de bord au Canada
Des membres d’équipage des compagnies aériennes au Canada se plaignaient que leurs employeurs ne font pas assez pour les protéger contre le corovanirus.
Ils disent assurer un service essentiel mais qu’ils sont laissés à eux-mêmes par leurs employeurs et qu’en dehors des heures de travail, eux et leurs familles sont traités comme des parias par leurs voisins.
Jay, un agent de bord d’Air Transat ayant de nombreuses années d’expérience, a déclaré à la CBC qu’elle et ses collègues avaient accès à du désinfectant pour les mains et à des gants en latex, mais qu’on avait dit au personnel de ne pas porter de gants, sauf pour ramasser les ordures.
« Pourquoi est-ce que je prends un sandwich et que je le donne au passager, que je prends sa carte de crédit et que je sers une autre personne », a-t-elle demandé. « C’est de la contamination croisée. Jusqu’où irons-nous jusqu’à ce que quelqu’un le réalise. Nous devons arrêter le service en vol »
RCI avec les informations de CBC News, et de Radio-Canada.
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