Au Canada, les pharmaciens et les agents de bord estiment être les laissés pour compte des travailleurs de la pandémie, alors qu’ils doivent servir le public sans bénéficier du même accès aux équipements de protection individuelle (EPI) que les autres travailleurs de la santé.
Selon l’Association des pharmaciens du Canada, ils ne reçoivent en ce moment aucun EPI du gouvernement. L’organisation dit comprendre que l’offre de ces équipements est limitée et qu’ils doivent être alloués parcimonieusement, mais elle souhaite que les pharmaciens fassent partie de la liste de distribution.
« Les pharmaciens communautaires sont vraiment en première ligne de ce qui se passe en ce moment », déclare Shelita Dattani, directrice au sein de l’Association des pharmaciens du Canada.
Elle explique que les pharmacies pouvaient auparavant commander des équipements de protection auprès de fournisseurs, mais qu’avec une chaîne d’approvisionnement mondiale limitée, il n’y en a plus de disponible de cette manière.
L’association souhaite également que les pharmaciens soient soutenus et reconnus comme l’ont été les autres travailleurs de la santé de première ligne pendant la pandémie, ce qui inclut l’accès aux services de santé mentaux et aux tests pour la COVID-19 lorsqu’il sera plus largement disponible.
« Les gens nous oublient. Nous avons juste besoin d’être inclus », ajoute Mme Dattani.
Les équipages de vol canadiens exigent eux aussi des combinaisons de protection
La mort d’un agent de bord d’American Airlines suscite aussi la peur et la frustration des équipages canadiens qui réclament à leur tour plus de protection.
Déjà, plus d’une douzaine d’agents de bord et de pilotes du pays sont tombés malades.
Or, malgré l’annulation de centaines de vols et la mise à pied de milliers d’entre eux, de nombreux membres d’équipage de compagnies aériennes restent en poste parce que des vols internationaux et nationaux continuent de ramener des milliers de Canadiens vers leurs domiciles. Durant la seule journée de samedi, Air Canada a ainsi rapatrié près de 8500 Canadiens de l’étranger.
Les compagnies aériennes canadiennes sont désormais tenues de fournir des gants, des masques, des linges et du désinfectant aux employés. Le port de ces équipements est facultatif, sauf pour la manipulation des aliments.
Les équipages de vol et leurs syndicats réclament pourtant de meilleurs équipements de protection, notamment des combinaisons ou des blouses de protection et des tests obligatoires pour la COVID-19 pour ces travailleurs exposés à des gens du monde entier.
Quand il n’y a même pas de savon à bord
Le principal syndicat d’agents de bord d’Air Canada affirme qu’il est temps que les équipages reçoivent des blouses de protection.
Wesley Lesosky, président de la composante Air Canada SCFP, déclare : « Nous avons besoin de l’équipement, nous en avons besoin depuis hier. »
« Nous n’avons pas de masques N95 correctement ajustés, nous n’avons pas de gants correctement ajustés et nous n’avons pas de choses telles que des blouses d’isolation jetables à manches longues qui devraient être mises à la disposition de nos équipages », ajoute-t-il.
Le savon et l’eau pour combattre la COVID-19 ne sont pas disponibles sur tous les vols canadiens.
« Il faut une intervention du gouvernement pour dire que c’est assez. Nous devons nous assurer que ces personnes sont correctement protégées. Les compagnies aériennes font de leur mieux, mais il est évident que ce n’est pas suffisant », conclut M. Lesosky.
Plusieurs sont malades
Air Transat affirme que quatre de ses agents de bord et un pilote sont atteints par le coronavirus, tandis que WestJet confirme que sept employés ont déclarés positifs, mais la compagnie refuse de dire combien d’entre eux sont membres des équipages de vol.
Air Canada, qui a un effectif beaucoup plus important et qui exploite le plus grand nombre de vols, refuse de dire si un ou des employés sont positifs.
Cependant, des sources indiquent à CBC News qu’un certain nombre d’employés d’Air Canada sont effectivement malades, avec des groupes dans l’Ouest canadien et à Calgary, où au moins un employé a été hospitalisé.
Dans le monde, au matin du 30 mars 2020, on compte 723 732 personnes qui ont maintenant contracté le nouveau coronavirus et 34 001 qui en sont mortes.
RCI avec les informations de CBC News et la contribution de Radio-Canada
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