Lundi, l'Autriche a interdit au public d'entrer dans un supermarché sans masque. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a déclaré que ce n'était que le premier pas vers une plus large adoption des masques.. A côté, la République tchèque exige que tout le monde porte un masque en public. Le pays a connu une diffusion de la COVID-19 inférieure à la moyenne. (CBC)

Débat : faut-il rendre le port d’un masque obligatoire pour tous?

Selon les directives de l’OMS et des responsables de la santé publique au Canada, les masques ne sont pas nécessaires pour les personnes asymptomatiques.

Les Centers for Disease Control (CDC) aux États-Unis recommandent également que seules les personnes qui présentent des symptômes et celles qui les soignent portent des masques.

Selon le Washington Post, les responsables des CDC seraient cependant en train d’examiner s’ils devraient ou non réviser cette directive sur les masques.

D’autres fissures apparaissent. Le Dr Scott Gottlieb, un ancien commissaire de la Food and Drug Administration, déclare que les Centers for Disease Control « devraient publier des directives sur la façon dont les citoyens pourraient développer leur propre masque ».

Une question de bon sens?

De nombreux pays asiatiques où l’utilisation des masques est répandue ont mieux réussi à aplanir la courbe d’infection. Mais un ensemble de facteurs pourraient ici être en jeu, notamment des tests de dépistage des infections plus fréquents, un lavage des mains adéquat et un contrôle plus strict des mouvements de la population.

Cela dit, dans une récente entrevue, le directeur du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies explique : « La grande erreur aux États-Unis et en Europe, à mon avis, est que les gens ne portent pas de masque », a-t-il déclaré.

« Il faut porter un masque, parce que quand on parle, il y a toujours des gouttelettes qui sortent de la bouche. De nombreuses personnes souffrent d’infections asymptomatiques ou pré-symptomatiques. Si elles portent un masque, cela peut empêcher les gouttelettes porteuses du virus de s’échapper et d’infecter d’autres personnes. »

Le Canada est-il ouvert au changement?

Dans ses remarques de lundi, la responsable en chef de la santé publique au Canada, la Dre Theresa Tam, a semblé suggérer que le gouvernement était ouvert à la possibilité de reconsidérer ses conseils. « Nous continuons à évaluer [la situation]. Bien sûr, nous pouvons être flexibles si nous trouvons de nouvelles preuves », a-t-elle dit.

Pourtant, lors du même point de presse elle avait réitéré le point de vue officiel : « Mettre un masque à une personne asymptomatique n’est pas bénéfique, évidemment, si vous n’êtes pas infecté. »

Alors que le débat sur le port obligatoire des masques prend forme, les responsables canadiens font valoir qu’un des risques dans le port du masque est le fait que les citoyens ne les utilisent pas correctement et qu’ils s’exposent ainsi à un plus grand danger.

« Cela vous donne un faux sentiment de confiance, mais aussi, cela augmente le toucher de votre visage (quand on doit le retirer) », dit la Dre Theresa Tam.

Un débat entre scientifiques

Le Dr K.K. Cheng, directeur de l’Institut de recherche appliquée en santé de l’Université de Birmingham au Royaume-Uni, rétorque que ce dernier commentaire de Mme Tam repose sur une hypothèse dangereuse, à savoir qu’une personne asymptomatique n’est pas un propagateur de l’infection.

« Ce qui est important avec ce coronavirus, c’est que certains patients commencent à répandre le virus et deviennent infectieux, avant même d’avoir des symptômes. En santé publique, un principe est que nous essayons de limiter la source des expositions nocives plutôt que de faire des mesures d’atténuation, si nous le pouvons. Le lavage des mains est une forme d’atténuation […] Si vous êtes en public dans un supermarché, dans le métro ou dans le bus, je pense qu’il est très logique que tout le monde porte un masque. »

Un essai clinique en 2015 a pourtant montré que les masques en tissu, par exemple, ne bloquaient pas les virus de la grippe et augmentaient en fait le taux d’infections chez les travailleurs de la santé. Les masques chirurgicaux N95 ne bloquaient pour leur part qu’un peu plus de la moitié des particules virales.

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Un couple canadien arrive à une épicerie à Surrey en Colombie-Britannique en portant des gants et des masques de protection le jeudi 19 mars 2020. (Maggie MacPherson/CBC)

La pandémie au Canada 

Au Canada, au matin du 1er avril 2020, on compte 8612 cas de personnes infectées, 108 morts et 1290 personnes rétablies. Le Québec a lui seul à 4162 cas et 31 morts ainsi que 84 personnes rétablies.

Graphique Radio-Canada

Aux États-Unis, avec une population neuf fois supérieure, on compte 188 592 cas et 4056 morts.

Dans le monde, au matin du 1er avril 2020, on compte 861 290 personnes qui ont maintenant contracté le nouveau coronavirus et 42 394 qui en sont mortes.

RCI avec les informations de CBC News et la contribution de Radio-Canada

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