(Dan McGarvey/CBC)

15 % des cas de COVID-19 en Alberta liés à une seule usine de viande

Des centaines de cas de COVID-19 en Alberta seraient liés de près ou de loin à l’usine de transformation de viande Cargill, à High River, à environ 60 kilomètres au sud de Calgary.

Dan McGarvey/CBC)

Alors que l’Alberta compte un peu plus de 2800 cas, ceux qui seraient liés aux activités de cette usine représenteraient 358 d’entre eux. C’est ce qu’a annoncé vendredi le médecin hygiéniste en chef de la province.

Il s’agit d’un bon exceptionnel de 842 % des cas de COVID-19 associés à l’usine, car on estimait auparavant ce nombre à seulement 38. Ce nouveau chiffre est donc 15 % de tous les cas en Alberta, et plus que dans toute la province voisine de la Saskatchewan.

Lors d’une réunion téléphonique qui s’est tenue samedi entre les employés de Cargill et les représentants de la santé de la province, le Dr Jia Hu, médecin hygiéniste de Calgary, a confirmé qu’environ 200 de ces cas étaient directement liés aux entrepreneurs et aux employés de Cargill.

Et 158 autres cas concernent des ménages ou des membres du personnel de santé qui ont eu « de multiples expositions différentes » à ces personnes.

Une grande partie du personnel de Cargill l’usine emploie environ 2000 travailleurs est composée de membres de la communauté philippine. Les employés interrogés par CBC News estiment que de 60 à 80 % de la main-d’œuvre est philippine.

Photo : Cargill Meats

La situation à l’usine en ce moment

Lors de la découverte des premiers cas de contagion, Cargill a expliqué qu’elle réduirait temporairement ses équipes de travail, testerait les températures de ses employés et mettrait en place un nettoyage et une désinfection améliorée. Elle adopterait également des pratiques d’éloignement physique lorsque cela est possible.

Dans une lettre adressée au maire de High River, Craig Snodgrass, et envoyée aux médias le 12 avril, un jour avant la confirmation des 38 cas par le syndicat, plus de 250 résidents philippins de la communauté ont demandé pour leur part la fermeture de l’usine pour au moins deux semaines.

« Nous, les travailleurs et nos familles, sommes inquiets et effrayés à l’idée que nous pourrions apporter le virus avec nous à la maison », peut-on lire dans la lettre.

Classée comme un service essentiel de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, l’installation est restée ouverte. Les travailleurs disent qu’ils s’inquiètent des conditions de travail à l’intérieur de l’usine, qui auraient pu accélérer la propagation du virus.

Certains employés de Cargill indiquent maintenant à CBC News qu’ils ont peur de venir travailler, citant les conditions de travail « coude à coude » dans une installation qu’ils disent être tout simplement trop encombrée, même avec un personnel réduit, pour rendre la distanciation physique possible.

Samedi, le ministre albertain de l’Agriculture et des Forêts, Devin Dreeshen, a déclaré qu’il était convaincu que les conditions de travail à l’usine de viande de Cargill étaient sûres pour les travailleurs.

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RCI avec les informations de Joel Dryden de CBC News 

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