Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a mis à jour son ordonnance obligatoire émise dans le cadre de l’état d’urgence en vue d’interdire aux travailleurs étrangers temporaires d’entrer sur son territoire.
Le premier ministre Blaine Higgs a indiqué qu’en raison des nombreuses éclosions sévères de COVID-19 dans les provinces voisines, les frontières de la province doivent demeurer fermées pour l’instant.
Cette restriction ne touche pas le statut des employés étrangers temporaires qui sont sur place.
Les fermiers s’opposent à cette mesure
L’Union nationale des fermiers au Nouveau-Brunswick, l’Alliance agricole du Nouveau-Brunswick et la Récolte de chez-nous se sont dit « fortement en désaccord » avec la décision du gouvernement.
Dans un communiqué de presse, les deux organisations ont rappelé que ces travailleurs étrangers sont une partie intégrante de la production des aliments au Nouveau-Brunswick.
Tim et Kirsten Livingstone disent avoir investi dans la formation de leurs travailleurs étrangers temporaires pendant plus de quatre ans, et ils dépendent de leur expertise pour superviser leurs employés locaux.
Rappelons que depuis le début de la crise, les gouvernements de tout le pays ont établi des mesures spéciales pour que ces travailleurs puissent venir au Canada pour répondre aux besoins de main-d’oeuvre du secteur agricole.

De nombreux producteurs agricoles canadiens font valoir que sans les travailleurs migrants venant du Mexique, de la Jamaïque et de nombreux autres pays du monde, les Canadiens n’auraient pas assez de nourriture à manger. (Photo : iStock/Photo Beto)
En effet, comme tous les voyageurs, les travailleurs seront examinés avant de monter à bord d’un vol international à destination du Canada. Ceux présentant des symptômes de la COVID-19 ne seront pas autorisés à voyager.
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- Les voyageurs doivent porter un masque non médical ou couvrir leur visage avant de monter à bord de l’avion dans leur pays d’origine, lorsqu’ils sont à bord de l’avion, lors du débarquement et lorsqu’ils sont en déplacement vers leur destination de quarantaine.
- À leur arrivée au Canada, les travailleurs seront soumis à un test de dépistage des symptômes de la COVID-19. De plus, ils devront s’assurer de pouvoir fournir les renseignements suivants : 1) leur destination, 2) les coordonnées de leur employeur et 3) leur plan de mise en quarantaine.
- S’ils ont des symptômes au moment de leur arrivée et qu’ils ne disposent pas d’un moyen de transport privé vers un endroit adéquat où se mettre en isolement, les travailleurs pourraient devoir s’isoler durant 14 jours dans un lieu désigné par l’administrateur en chef de la santé publique du Canada. L’admissibilité des travailleurs rétablis à entrer au Canada sera ensuite évaluée. Et, s’il y a lieu, ces derniers seront autorisés à se rendre à leur destination finale.
Les fermiers du Nouveau-Brunswick affirment que plusieurs d’entre eux ont consacré bien des heures en conversation avec les gouvernements étrangers et leurs ambassades afin de rédiger des lignes directrices et des politiques, en plus d’assurer la liaison avec les fermes de sorte que les travailleurs étrangers arrivent dans un milieu de travail sécuritaire, à la fois pour eux et pour les communautés environnantes.
Dans d’autres provinces, le coût de la période de quarantaine est couvert par le gouvernement, de sorte qu’aucun coût additionnel ne soit encouru par les fermes.
L’Union nationale des fermiers au NB, ainsi que l’Alliance agricole du NB sont les deux organisations agricoles qui représentent les intérêts de tous les secteurs agricoles de la province. La Récolte de chez-nous est une coopérative d’environ 30 fermes de la région du sud-est du Nouveau-Brunswick et qui met fortement l’accent sur la sécurité alimentaire et la prospérité des fermes familiales à l’échelle de la province.
Les trois organisations demandent que la décision soit infirmée et que l’on prenne des mesures pour que les fermiers puissent « respecter les promesses aux travailleurs ».

Un homme travaille sur des buissons de baies à Lockhartville, situé dans la vallée de l’Annapolis en Nouvelle-Écosse, le samedi 10 avril 2020. La pandémie de COVID-19 a mis sous pression les agriculteurs de tout le Canada dans la gestion de leur main-d’œuvre. Les travailleurs agricoles saisonniers venant de pays étrangers sont autorisés à venir au Canada depuis le 25 mars, mais ils doivent s’isoler pendant 14 jours à leur arrivée. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Andrew Vaughan)
Des chercheurs universitaires remettent en question la sécurité des travailleurs étrangers
Tanya Basok et Glynis George, de l’Université de Windsor en Ontario, ont publié une lettre ouverte mercredi affirmant que les travailleurs migrants vivent un isolement social et des problèmes de santé mentale supplémentaires pendant la pandémie.
Les professeurs arguent que les migrants auront du mal à maintenir la distance sociale nécessaire pour contenir la propagation de la COVID-19 puisqu’ils sont forcés de partager leur logement avec de nombreux autres travailleurs.
Pourtant, de nombreux producteurs agricoles canadiens font valoir que sans les travailleurs migrants importés du Mexique, de la Jamaïque et de nombreux autres pays du monde, les Canadiens n’auraient pas assez de nourriture à manger.
Pour en savoir plus :
- Sans les travailleurs agricoles étrangers, la pénurie d’aliments est plausible
- Aide aux agriculteurs : 50 millions $ pour les travailleurs venus de l’étranger
- Nos épiceries incapables de nous alimenter sans 50 000 travailleurs étrangers
- Pénurie de viande : Trump et Trudeau s’attaquent aux fermetures d’usines
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RCI avec des informations du gouvernement du Nouveau-Brunswick, de l'Union nationale des fermiers au NB, de l’Alliance agricole du NB, de la Récolte de chez-nous, du ministère de l'Immigration, The Conversation et du gouvernement du Canada.
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