Une usine de transformation de la viande à Chambly, au Québec, fermera "pour la santé et la sécurité des employés" après que 64 travailleurs aient contracté la COVID-19, la maladie causée par le coronavirus. Anouk Collet, du syndicat des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce, affirme que la sécurité des travailleurs doit être la priorité. (CBC News)

34 inspecteurs de viande et 64 employés infectés au pays

Une troisième usine de transformation de la viande est maintenant victime d’une infestation majeure causée par le coronavirus. L’usine de transformation de viande Cargill au sud de Montréal affirme que 64 de ses travailleurs sont atteints.

Cette nouvelle surgit au même moment où on apprend que 34 inspecteurs de viandes ont été déclarés positifs au pays pour la COVID-19 depuis le 23 mars.

Les responsables de l’usine Cargill de Chambly, située à environ 35 kilomètres au sud-est de Montréal, entendent fermer leurs portes mercredi après que 64 employés, soit 1 3% de ses travailleurs, eurent été déclarés porteurs de la maladie. Ils affirment que l’entreprise a pris la décision de son propre chef et qu’elle n’a pas reçu d’ordre à cet effet.

Dans un communiqué, la direction de santé publique de la Montérégie révèle qu’elle travaillait avec l’entreprise depuis le 25 avril pour faire face à l’épidémie. Elle indique que tous les travailleurs seront testés cette semaine et que l’entreprise « collabore très bien ».

Un porte-parole de Cargill affirme pour sa part que l’usine rouvrira « dès que cela sera possible ».

Graphique CBC

Le syndicat des employés confirme la nouvelle

Le syndicat représentant les travailleurs de cette usine, les Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce (TUAC), affirme que 171 employés sont en quarantaine à leur domicile, soit parce qu’ils sont malades, soit parce qu’ils ont été en contact avec une personne présentant des symptômes.

La porte-parole du syndicat, Roxanne Larouche, indique que des mesures de protection telles que l’installation de plexiglas, l’échelonnement des pauses déjeuner et l’utilisation de masques et de visières étaient pourtant en place dans l’usine.

« Malgré toutes ces mesures de protection, le risque zéro n’existe pas », dit-elle.

Rappelons qu’une autre usine de Cargill, à High River, en Alberta, a fermé le mois dernier après que des centaines d’infections ont été liées à l’usine. Elle a rouvert ses portes la semaine dernière. Une autre usine de transformation de viande en Alberta a également été éprouvée par une contagion importante de ses travailleurs.

L’usine Cargill en Alberta, où environ 1000 cas ont été signalés, est maintenant considérée comme étant le plus grand foyer isolé d’infection en Amérique du Nord. (CBC News)

34 inspecteurs de viande au pays contaminés par le coronavirus

L’Agence canadienne des inspections des aliments (ACIA) déclare avoir connaissance de 34 inspecteurs qui ont contracté la COVID-19 depuis le 23 mars.

Le syndicat de ces inspecteurs révèle que des dizaines d’autres ont été testés, mais que les résultats ne sont pas encore connus.

Dans la foulée de ces contagions et en raison de la vulnérabilité des usines de transformation au coronavirus, l’ACIA a également décidé d’engager 90 inspecteurs et vétérinaires d’urgence pour faire face à l’impact du virus.

Les embauches supplémentaires de 70 inspecteurs et 20 vétérinaires doivent « minimiser le besoin de déplacement du personnel entre les lieux de travail », a déclaré l’ACIA dans un communiqué.

Dangers de congédiements, selon le syndicat des inspecteurs

Le syndicat, qui représente environ 1000 inspecteurs dans les abattoirs et les installations de transformation de la viande, a déclaré que l’Agence canadienne d’inspection des aliments procède à la réaffectation d’employés qui travaillent normalement dans d’autres domaines en ne leur offrant qu’une brève période de formation de deux jours.

Selon le syndicat, ces travailleurs pourraient faire face à des sanctions allant jusqu’au congédiement s’ils refusent d’être réaffectés dans des usines de viande infectées par la COVID-19

« Les travailleurs ne sont pas obligés de travailler dans des conditions dangereuses », a rétorqué la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland.

« Il est absolument vrai qu’aucun Canadien ne devrait se sentir obligé de travailler dans un environnement qui n’est pas sûr », a-t-elle dit.

« Le gouvernement ne devrait pas pénaliser les travailleurs qui font ce qu’il faut et refusent d’aller travailler dans des conditions dangereuses », a-t-elle ajouté.

NOUVEAU : 150 morts par jour d’ici juillet? Trudeau est inquiet pour les Montréalais

Même au ralenti, le plan de déconfinement actuel du gouvernement du Québec pour la grande région de Montréal risque d’entraîner une augmentation rapide du nombre de décès dans la grande région de Montréal, qui est déjà l’épicentre de la contagion au pays. (CBC News)

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

En complément

Pénurie de viande : Trump et Trudeau s’attaquent aux fermetures d’usines

Deux usines au cœur de la pandémie : le prix du bœuf risque d’augmenter

15 % des cas de COVID-19 en Alberta liés à une seule usine de viande

Catégories : Économie, Politique, Santé
Mots-clés : , , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.