Des 10 pays rapportant le plus de cas de contagion, la Russie enregistre le plus faible taux de mortalité due à la COVID-19.
En fait, la Russie enregistre officiellement peu de décès liés au nouveau coronavirus, malgré l’explosion des cas sur son territoire.
Les méthodes de comptage en Russie sont peut-être contaminées par le virus de la propagande. Plusieurs témoignages parus dans la presse russe ont raconté l’histoire de décès catalogués comme « pneumonies » malgré des tests positifs au coronavirus.
Or, il appert que les taux de mortalité au Canada sont eux aussi sous la loupe, bien qu’ils soient en principe à l’abri de toute manipulation politique. Le problème de sous-estimation du total réel de morts serait lié ici à un problème de méthodologie.
La Russie a jusqu’à présent maintenu un faible nombre de cas de coronavirus pendant la pandémie, mais certains disent que de nombreux cas de COVID-19 sont étiquetés autrement. (AFP)
On ne sait pas vraiment de quoi sont morts tous les Canadiens ce printemps
Le nombre confirmé de décès au Canada dus à la COVID-19, soit 5232 mercredi matin, représente les personnes mortes qui ont reçu un test de dépistage positif à la maladie virale.
Or, des experts suggèrent que ce tableau pourrait être bien différent si on pouvait tester la charge virale de tous les morts rapportés au pays depuis l’arrivée du printemps.
Cela produirait des résultats qui échappent en ce moment aux décideurs politiques qui tentent de déconfiner nos économies.
Le comptage des victimes en temps réel, lors d’une pandémie, s’avère difficile à mener à bien.
Un tableau des morts aux couleurs bien différentes
Un autre problème au Canada qui remet en question la fiabilité des statistiques officielles est le fait qu’au départ les protocoles de dépistage varient beaucoup d’une province à l’autre. Cette mesure des personnes mortes alors qu’elles étaient des « cas confirmés » ne reflète donc pas l’impact réel du coronavirus.
En fait, la comparaison du nombre total de décès au Canada par rapport aux années précédentes pourrait offrir, comme en Russie, un bien meilleur portrait de la pandémie, et Ottawa travaille justement avec Statistique Canada pour réaliser une analyse en ce sens.
Le problème, c’est que des statistiques fiables concernant les décès de l’an dernier pourraient n’être véritablement disponibles que dans une année ou deux en raison de délais entre les gouvernements. Les chiffres divergents et ils doivent ensuite être « réconciliés » pour être utiles.
Pourtant, à titre d’indicateur, dans un grand nombre de pays en ce moment, la comparaison des taux de mortalité d’une année sur l’autre est utile et elle fait douter des chiffres officiels fournis par les autorités.
Accélérer la cueillette de statistiques en temps réel?
L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, affirme que le Canada a développé des techniques pour répertorier les décès liés à la crise de consommation des opioïdes.
On tente, dit-elle maintenant, d’utiliser les mêmes méthodes pour obtenir un accès plus rapide aux données des décès liés à la COVID-19.
« Nous avons mis en évidence certaines des lacunes dans les informations en temps réel sur les décès dus à la COVID-19 », a admis la Dre Tam lors d’un point de presse à Ottawa lundi.
« Nous faisons de notre mieux avec les provinces pour essayer de voir si nous pouvons combler ces lacunes. »
NOUVEAU : Assouplissements à la frontière : Trudeau promet d’être « très, très prudent »
Le premier ministre Justin Trudeau soutient que le Canada n’est pas pressé d’assouplir les restrictions de passage à la frontière américaine qui permettrait des déplacements non essentiels. Par contre, il affirme que tout assouplissement sera accompagné de mesures de contrôle très strictes pour garantir la sécurité des Canadiens.
RCI avec La Presse canadienne et l’AFP
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