Selon le quotidien montréalais La Presse, le Québec et surtout sa principale agglomération Montréal, les hauts lieux ordinairement de la joie de vivre en Amérique du Nord, doivent être maintenant considérées comme étant sur la triste liste des endroits où les risques de mourir de la COVID-19 sont les plus élevées du monde.
Le quotidien a examiné les statistiques de dimanche dernier des décès liés à la COVID-19 et déclare que « seuls les États-Unis, l’Équateur, le Royaume-Uni, le Mexique, l’Italie et l’Espagne ont fait état d’un nombre de morts quotidiens supérieur à celui du Québec » ce jour-là.
Cette affirmation semble faire abstraction du fait que les taux de mortalité rapportés au Canada et dans le monde liés à la pandémie en ce moment souffrent de grandes inexactitudes ou d’incertitudes, comme nous l’expliquions dans notre propre analyse des données mondiales mercredi.
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Tout de même, les chiffres officiels publiés ces derniers jours dressent un portrait très alarmant notamment dans certains des quartiers les plus pauvres de la deuxième ville en importance du pays.
Sur les 70 000 cas de contagions confirmés au Canada et les 5000 décès, la ville de 2 millions d’habitants compte à elle seule 20 000 cas et plus de 2100 décès, soit environ 64 % du nombre de morts de toute la province.
Dévastation dans les quartiers les plus pauvres de Montréal
La courbe de la contagion dans des quartiers comme Montréal-Nord est loin de s’infléchir. La situation est si sombre que le premier ministre du Québec, François Legault, vient de reporter une troisième fois les plans de réouverture des écoles de la région métropolitaine. Le projet sera au mieux à l’automne.
Si les premiers cas de contagion ont été transmis par des voyageurs revenant de l’étranger après la semaine de relâche du début du mois de mars, le virus se répand maintenant comme une traînée de poudre entre les résidents dans les quartiers les plus pauvres, tandis que les flambées de cas dans les zones plus riches ont été mieux maîtrisées.
Les personnes vivant dans ces quartiers à faible revenu, densément peuplés et avec davantage de familles multigénérationnelles, sont plus susceptibles de tomber malades et pour plusieurs raisons.
Leurs résidents y sont plus nombreux à occuper des emplois où ils sont susceptibles d’être exposés à la maladie. Ils remplissent les étagères et ils travaillent aux caisses dans les épiceries où encore ils sont dans le bas de l’échelle du secteur des soins de santé, comme aides-soignants et préposés à l’entretien ménager.
D’autres quartiers de Montréal durement touchés par la COVID-19 partagent des caractéristiques similaires à celles de Montréal-Nord : faibles revenus, grandes communautés d’immigrants, nombreuses personnes de couleur, logements de mauvaise qualité.
Le Centre de recherche-action sur les relations raciales de Montréal demande aux gouvernements fédéral et provincial de recueillir des données sur la race et le niveau de revenu des victimes de la pandémie.
« Nous sommes tous inquiets pour Montréal », a déclaré cette semaine le premier ministre du Québec, François Legault, en précisant que la situation n’était maîtrisée.
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RCI avec La Presse canadienne et The Guardian
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