La Banque du Royale du Canada (RBC) souligne l’importance pour les pouvoirs politiques et économiques de prendre en compte les nouvelles exigences du commerce en ligne et du recentrage de la consommation sur les produits de proximité dans la stratégie de relance après la pandémie.
Accroître la compétitivité et la prospérité des petites entreprises
La pandémie de la COVID-19 a créé des bouleversements inédits dans les systèmes économiques partout dans le monde. S’appuyant sur les résultats d’une recherche et sur l’analyse d’un sondage auprès de 22 000 petites entreprises à l’échelle du Canada, la RBC indique que les répercussions pour les petites entreprises canadiennes ont été importantes à plusieurs égards.
Les pertes d’emploi se sont comptées par milliers, tandis que les pertes de revenus ont atteint des sommets inégalés. Plus d’un million d’entreprises ayant au moins 100 employés ont été stoppées net durant les deux premiers mois de la pandémie.
Presque toutes les entreprises au pays, petites, moyennes comme grandes, ont subi les contrecoups de cette crise sanitaire et elles essaient, avec la relance progressive des activités, de se remettre sur les rails.
Pour y arriver, la RBC suggère une réadaptation et une quasi-révolution dans les mécanismes de mise en marché et de distribution des produits.
Étant donné que les clients ont pris l’habitude d’acheter en ligne, il va falloir pour les petites entreprises canadiennes, qui ne sont pas pour la plupart habituées aux méandres du commerce électronique, prendre un virage virtuel. Les analyses ont démontré qu’environ un tiers des consommateurs canadiens ont opté pour cette façon de consommer.
Il va falloir mettre en place un site Internet et savoir s’en servir comme vitrine pour la marchandise, car comme l’a montré une étude de Statistique Canada, seules quelques-unes des petites entreprises disposent d’un site web ou sont habituées à accueillir des paiements en ligne.
Plusieurs études prouvent que les petites entreprises représentent l’épine dorsale de l’économie canadienne, si l’on se base sur la quantité de travailleurs qu’elles emploient et sur leur apport aux finances publiques. C’est ainsi que toute stratégie de relance économique tant au provincial qu’au fédéral devrait tenir compte de leurs intérêts.
Opter pour une stratégie de relance plus audacieuse
La RBC considère qu’en face d’une situation inédite comme celle que la crise sanitaire a imposée aux économies de la planète, il faut des solutions inédites et plus audacieuses.
La stratégie de relance des petites entreprises ne devrait donc pas laisser de côté les ingrédients susceptibles de mener à leur pérennité, tout en intégrant leurs acquis. Le numérique et les nouvelles technologies se positionnent avantageusement dans tous les réels progrès.
Il n’y aura pas de relance économique solide pour les petites entreprises canadiennes sans un réel accompagnement de l’État. Le gouvernement fédéral a fait des efforts en ce sens et les entreprises tentent tant bien que mal de se remettre en selle. S’il est trop tôt pour apprécier à sa juste valeur l’incidence de cet appui, la RBC observe tout de même qu’il a toute sa pertinence à un moment où ces entreprises sont fragilisées par leur « manque d’expérience et d’expertise pour s’adapter à une économie et à un monde du travail transformé ».
Il demeure que les programmes d’aide d’Ottawa gagneraient à être plus simplifiés et actualisés pour faciliter leur accès à un plus grand nombre d’entreprises, qui ont rapporté jusqu’à présent certaines lourdeurs dans les procédures. Par ailleurs, plusieurs chefs d’entreprises ont mentionné que certains des programmes fédéraux conduisent vers un endettement plus poussé, d’où la nécessité de les alléger.
Autre avenue proposée par la RBC, c’est la création de nouveaux réseaux qui favoriseraient l’expansion massive du numérique, car le commerce électronique n’a jamais autant pris de l’expansion que pendant cette crise qui aura donné lieu à de nouvelles façons de rechercher et de partager de l’information sur le marché mondial des biens via la toile. C’est un secteur dans lequel le Canada devrait accompagner ses entreprises pour les soutenir dans la conquête de nouveaux marchés aussi bien à l’intérieur qu’au-delà des frontières.
Les provinces et territoires doivent apporter leur contribution en maintenant évidemment leur attention sur la santé sans oublier d’investir dans le soutien aux entreprises. Il est question de les aider à relancer leurs activités de façon sécuritaire et de les outiller pour qu’elles soient capables d’être plus robustes, plus compétitives et plus aptes à faire face à la concurrence sur les nouvelles plateformes mondiales.
La RBC suggère en fin de compte que les entreprises canadiennes évoluent en rangs resserrés, en créant une ambiance de collaboration et de partenariat par la formation d’alliances et la création de mouvements coopératifs numériques pour mieux s’intégrer à la nouvelle économie.
En optant pour une « approche plus stratégique en ce qui a trait à la mondialisation », les petites entreprises doivent tirer avantage des appuis des gouvernements pour se transformer, s’adapter et se renforcer pour faire face aux changements dans les chaînes d’approvisionnement dus à la pandémie.
« Durant la crise financière mondiale, les décideurs politiques se sont préoccupés d’entreprises trop grosses pour s’effondrer, protégeant systématiquement des banques et des compagnies d’assurance importantes et soutenant les fondations de chaînes d’approvisionnement à la manière de constructeurs d’automobiles. Cette fois, le principe décrivant la conduite à adopter doit être " trop petite pour s’effondrer ", car partout au pays et dans l’ensemble de l’économie, on dépendra des petites entreprises pour relancer la demande et la création d’emplois à l’échelle locale ». - John Skackhouse
Avec des informations de la Banque Royale du Canada
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