Si l’on en croit les résultats d’une enquête de l’Université de Sherbrooke, les impacts psychologiques de la pandémie seraient moins importants au Canada qu’aux États-Unis. (iStock/martin-dm)

Pandémie : les Canadiens moins affectés psychologiquement que les Américains

Selon une récente enquête internationale menée par l’Université de Sherbrooke sur les impacts psychosociaux de la pandémie, l’anxiété et la dépression occasionnées par l’arrivée de la COVID-19 seraient moins répandues au Canada que chez nos voisins du Sud.

Près de 1500 Canadiens, dont 435 Québécois, ont participé à l’enquête menée par la Dre Mélissa Généreux du 29 mai au 12 juin 2020. L’équipe de recherche a également interrogé plus de 6000 personnes dans différents pays et régions du globe, notamment aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suisse ou en Nouvelle-Zélande.

L’enquête montre que, parmi les sept pays et régions analysés, les États-Unis semblent être les plus affectés sur le plan de la santé psychologique (anxiété généralisée : 31 % et dépression majeure : 28,2 %), alors qu’au Canada on enregistre moins d’anxiété généralisée (19,6 %) et de dépression (22,2 %).

« De toute évidence, la crise qui secoue la planète a des répercussions sur le mieux-être, peut-on lire dans un communiqué transmis par l’Université de Sherbrooke. Or, à certains endroits, la population semble mieux protégée psychologiquement. C’est notamment le cas au Canada et de manière encore plus marquée au Québec. »

Le communiqué indique également qu’« à titre de comparatif pour le Canada, les niveaux de dépression (et d’anxiété) actuels s’apparentent à ceux observés à Fort McMurray, 6 mois après les feux de forêt dévastateurs de 2016 », indique le communiqué.

Toutefois, au pays, l’enquête observe des variations « importantes » entre les provinces canadiennes. Le Québec affiche un taux d’anxiété de 13,1 %, soit très inférieur à la moyenne nationale (19,7 %). Celle de l’Ontario s’élève à 23,4 %.

Bien que le Québec compte le plus de cas d’infections à la COVID-19 et de décès au Canada, le communiqué précise que « la province semble également moins touchée que les autres provinces canadiennes par la dépression majeure. En effet, le taux de dépression majeure au Québec (17 %) est nettement inférieur à celui qu’on constate en Ontario (26,2 %) et ailleurs au Canada (21,3 %).»

L’équipe de chercheurs derrière l’étude précise que cette enquête vise à mesurer « l’influence du discours médiatique et gouvernemental sur la réponse psychologique et comportementale de la population ». Ainsi, elle s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle le traitement médiatique de la pandémie module notre perception de la crise.

« Le fait d’utiliser les réseaux sociaux comme source régulière d’information sur le coronavirus est associé, au Canada, à un risque accru d’anxiété généralisée ou de dépression majeure. Les réseaux sociaux semblent influencer la santé mentale au même titre que l’isolement ou les pertes financières », expliquent les membres de l’équipe.

Ils ajoutent que seulement 12,7 % des répondants éprouvent une confiance élevée à l’égard des médias, si on compare les résultats avec les États-Unis (22,3 %). « En fait, au Canada, les experts en santé et le gouvernement sont considérés comme des sources plus fiables. Le même portrait se dessine au Québec, où la très grande majorité (72,9 %) s’en remet au discours du gouvernement provincial. »

Aux États-Unis, seulement 14,6 % des personnes interrogées disent avoir une confiance élevée envers l’information véhiculée par le gouvernement américain.

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