Un juge de la Cour suprême de la province canadienne de la Colombie-Britannique a récemment décidé que la procédure d'extradition vers les États-Unis contre Meng Wanzhou devait se poursuivre. (Photo : THE CANADIAN PRESS/Jonathan Hayward)

Trudeau : pas de capitulation face à la Chine ni de libération de Meng Wanzhou

Le premier ministre canadien a rejeté en bloc les appels pour une intervention politique de sa part pour mettre fin aux procédures d’extradition d’une dirigeante de la compagnie chinoise Huawei détenue en résidence à Vancouver et qui est accusée par Washington de divers crimes commerciaux internationaux.

Dix-neuf Canadiens, dont les anciens ministres des Affaires étrangères Lloyd Axworthy et Lawrence Cannon, ont écrit une lettre à Justin Trudeau cette semaine, disant que le ministre de la Justice David Lametti devrait intervenir politiquement pour libérer Meng Wanzhou des griffes de la justice.

Ils prétendent qu’une telle intervention donnerait au Canada la possibilité de « redéfinir son approche stratégique à l’égard de la Chine » et de favoriser la libération de deux Canadiens détenus en Chine dans la foulée de l’arrestation de la femme d’affaires chinoise il y a plus d’un an et demi.

« Il ne fait aucun doute que la demande d’extradition américaine a mis le Canada dans une position difficile. En tant que premier ministre, vous êtes confronté à une décision difficile. Se conformer à la demande américaine a grandement contrarié la Chine », expliquent dans leur lettre les 19 Canadiens en vue.

L’homme d’affaires Michael Spavor, à gauche, et l’ancien diplomate canadien Michael Kovrig sont détenus en Chine depuis décembre 2018. (Facebook)

Pas question

Justin Trudeau a été catégorique sur le fait que le Canada ne s’inclinerait pas devant Pékin pour garantir la liberté des deux prisonniers canadiens en Chine qui ont formellement été accusés d’espionnage la semaine dernière..

Il a déclaré qu’il était sensible au sort des otages canadiens – il a qualifié la situation de « terrible et éprouvante » – mais il a ajouté que le Canada ne pouvait pas laisser la Chine s’en tirer avec ce genre de diplomatie des otages. Il a ajouté que les pays ne devraient pas être autorisés à enlever des Canadiens pour obtenir ce qu’ils veulent d’Ottawa.

Justin Trudeau déclare que si Mme Meng est échangée contre Spavor et Kovrig, « aucun Canadien ne sera en sécurité ».

« La réalité est que libérer Meng Wanzhou pour résoudre un problème à court terme mettrait en danger des milliers de Canadiens qui se rendent en Chine et dans le monde entier en faisant savoir aux pays qu’un gouvernement peut avoir une influence politique sur le Canada en arrêtant des Canadiens au hasard », a dit M. Trudeau.

Il a ajouté que son gouvernement est fermement attaché à l’État de droit et que le cas de Meng sera traité par le système judiciaire.

« Nous devons continuer à être absolument clairs sur le fait que le Canada dispose d’un système judiciaire indépendant et que ces procédures se dérouleront indépendamment de toute pression politique, y compris de la part de gouvernements étrangers. »

Une intervention politique dans une affaire de justice : facile suggère la Chine

Zhao Lijian (REUTERS)

Répondant à une question sur le fait de savoir si la libération de Mme Meng compromettrait l’intégrité du système judiciaire canadien, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a fait remarquer que le système canadien permet de stopper le processus d’extradition à tout moment.

« De telles options sont dans le cadre de l’État de droit et pourraient ouvrir un espace de résolution à la situation des deux Canadiens », a-t-il lancé.

« Une fois de plus, nous demandons instamment à la partie canadienne de respecter sérieusement l’esprit de l’État de droit, de traiter sérieusement la position et les préoccupations solennelles de la Chine, de mettre fin aux manipulations politiques, de libérer immédiatement Mme Meng et de garantir son retour en Chine en toute sécurité. »

RCI avec CBC news

LISEZ AUSSI : La Chine traduit en justice deux Canadiens pour espionnage

Les Canadiens Michael Spavor (à gauche) et Michael Kovrig sont accusés d’espionnage par la Chine.

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