Cette image illustre l’ampleur des effets de la crise de la COVID-19 dans le secteur de la restauration et autres commerces du même genre qui ont des difficultés à retrouver leur plein régime, malgré la réouverture des activités. Crédit : Istock

Crise économique mondiale : les Canadiens inquiets pour leur retraite

Selon différents experts internationaux, la menace d’une crise économique sans précédent plane sur l’économie mondiale en raison de la pandémie de la COVID-19.

Alors que bien des pays ont amorcé, depuis quelques semaines, le processus de déconfinement, avec la diminution de la transmission du virus, certains, comme les États-Unis, la Chine et l’Inde, connaissent un rebond soudain du nombre de cas.

Plus de deux millions de personnes en sont touchés aux États-Unis sur les 10 millions de cas recensés dans le monde. Ce sont plus d’un demi-million de personnes qui en sont mortes dans le monde. Malgré le relâchement en cours, les inquiétudes demeurent et l’activité économique ne redémarre que très timidement.

Cette situation est susceptible de porter préjudice aux activités non seulement des pays concernés, mais aussi chez ceux dont les économies sont fortement interreliées. C’est le cas du Canada et des États-Unis qui échangent chaque année pour près de 700 milliards de dollars de marchandises. Les deux pays ont dû restreindre les activités non essentielles à leurs frontières depuis plus de trois mois pour contenir la propagation du virus.

En plus de frapper de plein fouet les secteurs de la production et du commerce international des biens et services, la crise risquerait d’avoir une incidence négative sur les retraites si les épargnants ne font pas preuve de prudence.

Plusieurs institutions financières et sociétés de gestion des placements se sont penchées sur cette question et rapportent des données qui démontrent une certaine nervosité.

Selon la Banque CIBC, 79 % des personnes interrogées au Canada craignent les contrecoups d'une crise économique prolongée dès l'an prochain, 63 % ont d'ores et déjà pris des mesures pour diminuer leurs dépenses et mettre plus d'argent de côté dans le but de répondre aux besoins.

De son côté, Fidelity Investment Canada, une société de gestion de placements, a publié un rapport qui parle des défis des Canadiens déjà retraités ou sur le point de l’être.

Selon les grandes tendances de ce rapport, ce sont 40 % des personnes préretraitées au Canada qui se préoccupent de leurs revenus à la retraite. La COVID-19 est venue réduire considérablement, si ce n’est à néant, les capacités d’épargne ou de cotisation de nombreuses personnes au pays. La plupart ont connu des diminutions de revenus, tandis que d’autres ont été tout simplement congédiés et ne savent toujours pas quand ils renoueront avec un nouvel emploi. L’incertitude est exacerbée par la crainte d’une seconde vague de la pandémie au Canada à l’automne.

En tout, 40 % des personnes ont affirmé que leurs salaires ont diminué à cause de la pandémie, tandis que 50 % des personnes affectées ont vu leur capacité d’épargne et de cotisation s’amenuiser.

Après avoir procédé à une comparaison des conséquences par rapport à celles qui ont été observées après la crise économique de 2008, les données sont loin d’être rassurantes.

« Les données montrent que la COVID-19 a eu des effets négatifs moins importants que la crise financière de 2008-2009 sur les plans de retraite des Canadiens », constate Peter Bowen, vice-président, recherche sur la retraite et la fiscalité, pour Fidelity Investment.

Il convient d’entreprendre rapidement des actions pour éviter le pire, souligne le vice-président. Il conseille aux Canadiens de prévoir dès maintenant un plan d’action avec l’appui d’un conseiller agréé, car il a été démontré parallèlement que 85 % des répondants qui ont affirmé qu’ils avaient un plan d’action financier étaient plutôt optimistes quant à leur retraite.

À propos de ce sondage :
1929 Canadiens âgés de 45 ans et plus ont répondu aux questions entre le 20 et le 30 mai 2020. L’échantillon était composé aussi bien de personnes préretraitées que des retraitées, choisies suivant un échantillonnage aléatoire. Cela a permis une analyse entre les régions et les sexes avec une pondération des résultats pour qu’ils tendent vers la réalité de la tranche de la population concernée dans la société, avec une précision de plus ou moins 2,2 points, 19 fois sur 20.

Avec des informations de Fidelity Investments Canada et de la Banque CIBC

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Catégories : Économie
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