De nombreuses études, notamment une de la Western University au Canada, ont montré que le virus peut se propager par le biais de minuscules gouttelettes de moins de 5 microns, appelées aérosols et qui sont expulsées lorsqu'une personne infectée tousse, éternue, chante, parle ou même respire. (Shutterstock)

Débat politique contagieux en Ontario sur le port obligatoire des masques

À moins de 50 km de l’île de Montréal, épicentre de l’épidémie canadienne, dans la province voisine de l’Ontario, les citoyens sont averti : malgré l’absence de nouveau cas, les autorités sanitaires de l’est de l’Ontario s’apprêtent à imposer le port obligatoire des masques dans tous les lieux publics intérieurs. Cette mesure s’applique notamment aux résidents de la ville de Cornwall.

« Nous allons instituer le port obligatoire d’un masque, en particulier lorsque les gens entrent dans des lieux publics, des entreprises, etc. », déclarait le Dr Paul Roumeliotis, médecin hygiéniste du Bureau de santé de l’est de l’Ontario, en fin d’après-midi mardi.

M. Roumeliotis veut éviter que les gens deviennent complaisants, citant une récente éclosion de 28 cas dans un salon de manucure à Kingston (Ville à mi-chemin entre Montréal et Toronto) comme exemple de ce qui arrive lorsque les gens ne prennent plus de précautions pour empêcher la propagation du virus.

Il a déclaré qu’il y aurait des sanctions pour ceux qui enfreignent les règles, mais il a souligné qu’il y aurait un « délai de grâce ».

Voici une carte de la région de l’est de l’Ontario qui se trouve pour ainsi dire aux portes de Montréal . Notez les villes de Cornwall et de Kingston et de Toronto dont il est question dans cet article. (Google Map)

Un débat qui se répand comme une traînée de poudre

Selon des études, les chaînes de transmission de COVID-19 pourraient être rompues si 80 % de la population porte un masque en public. (CBC vidéo)

La situation aux États-Unis de pandémie galopante y est peut-être pour quelque chose. Le débat sur le port obligatoire des masques est maintenant sur presque toutes les lèvres en Ontario.

Le médecin hygiéniste de l’Ontario a décidé de ne pas imposer de masques dans toute la province laissant plutôt aux municipalités et aux responsables régionaux de la santé publique le soin de décider de ce qu’elles doivent faire au niveau local.

Une demande des maires de la région du Grand Toronto et de la ville voisine de Hamilton visant à rendre les masques obligatoires sur l’ensemble de ce territoire où vivent plus de 6 millions de personnes a aussi été rejetée lundi par le gouvernement de l’Ontario, qui a déclaré que cela « n’est pas nécessaire ».

« Nous sommes pourtant à un moment critique dans la lutte contre COVID-19. Nous devons faire tout notre possible pour éviter des flambées du virus dans nos communautés », ont déclaré les responsables municipaux dans une déclaration commune.

Mais de rétorquer le ministère de la Santé de l’Ontario: « Une politique provinciale n’est pas nécessaire car les médecins hygiénistes locaux (comme dans l’est de l’Ontario près de Montréal) ont le pouvoir d’instituer la même politique que celle demandée par les maires en vertu de l’article 22 de la loi sur la protection et la promotion de la santé ».

Le ministère estime que la mise en place d’une règle de masques obligatoires au niveau local permettrait de garantir la réactivité sans appliquer la même politique aux régions de l’Ontario qui ont peu ou pas de cas COVID-19.

Les maires et les présidents de toutes les régions de la grande région de Toronto se tournent donc maintenant vers leurs médecins hygiénistes locaux pour voir comment promouvoir le port de masques dans les entreprises et autres espaces intérieurs où les gens se rassemblent, y compris dans les transports en commun, une mesure qui a déjà été adoptée plus tôt par certaines municipalités.

Port obligatoire dans la plus grande ville canadienne

Le maire de Toronto, John Tory, exhorte les résidents à commencer à porter des masques ou des revêtements faciaux avant l’entrée en vigueur du règlement la semaine prochaine. C’est la bonne chose à faire », a-t-il déclaré. (CBC)

Mardi, le conseil municipal de Toronto a voté en faveur de l’obligation de porter des masques non médicaux et de se couvrir le visage dans les espaces publics intérieurs afin de contribuer à limiter la propagation du coronavirus. La recommandation avait été incluse dans un rapport du médecin hygiéniste de Toronto, le Dr Eileen de Villa, qui a été approuvé par le conseil lors de sa réunion de mardi.

« Il s’agit de se respecter et de se protéger les uns les autres », a déclaré le maire John Tory lors d’une conférence de presse tenue le matin, ajoutant que ce sera un élément clé pour rouvrir la ville en toute sécurité.

« Nous espérons qu’il y aura de plus en plus de gens dans les magasins et les entreprises de la ville. Nous voulons que cela se produise pour le bien de notre économie et pour le retour à une vie plus proche de la normale ».

Le nouveau règlement entre en vigueur le 7 juillet en tant que règlement provisoire, bien que les conservateurs et le Dr de Villa encouragent les résidents à commencer à suivre l’ordonnance immédiatement.

La région de Peel, en Ontario, tout juste à l’extérieur de Toronto, a annoncé elle aussi, mardi, qu’elle rendait les masques obligatoires dans les magasins et autres espaces publics intérieurs.

À Montréal pendant ce temps…

Le premier ministre du Québec, François Legault, participe à une conférence de presse sur la pandémie de COVID-19, tenant ses papiers, mardi 9 juin 2020 à l’Assemblée législative de Québec. LA PRESSE CANADIENNE / Jacques Boissinot

Dans la province du Québec, le port obligatoire des masque est aussi dans l’actualité.

Le port d’un masque facial sera obligatoire pour tous les usagers du transport en commun au Québec de plus de 12 ans à partir du 13 juillet, a annoncé mardi le premier ministre du Québec François Legault.

Après un délai de grâce de deux semaines – c’est-à-dire après le 27 juillet – les responsables du transport en commun devront interdire l’accès aux usagers qui refusent de porter un masque, a déclaré M. Legault.

Cette annonce a cependant contrariés certains experts de la santé, qui estiment que la province doit suivre l’exemple d’autres juridictions dans le monde pour rendre également le port du masque obligatoire dans tous les espaces publics intérieurs, tels que les magasins.

« Nous sommes en retard dans l’adoption de cette mesure », déclare le Dr Amir Khadir, spécialiste des maladies infectieuses et ancien politicien de l’opposition. « Le gouvernement risque de détruire sa crédibilité ». Khadir est l’un des 30 experts de la santé qui ont signé une lettre ouverte au début du mois demandant au gouvernement du Québec d’exiger un masque partout où la distanciation physique est impossible.

Lors de la conférence de presse de mardi, M. Legault n’a pas exclu la possibilité que le Québec emboîte le pas en adoptant une règle provinciale.

Aux États-Unis, 18 États ont maintenant des règles exigeant le port d’un masque lorsque la distance physique n’est pas possible, comme à l’épicerie ou dans les transports en commun.

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Une nouvelle analyse canadienne de 172 études, une première du genre au monde, effectuée en Ontario à l’Université McMaster et financée par l’Organisation mondiale de la santé, confirme ce que les scientifiques disent depuis des mois. (CBC)

RCI avec CBC news

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