Une nouvelle analyse canadienne de 172 études, une première du genre au monde, effectuée en Ontario à l’Université McMaster et financée par l’Organisation mondiale de la santé, confirme ce que les scientifiques disent depuis des mois.
Selon les chercheurs canadiens, non seulement porter un masque est-il efficace, mais porter un masque chirurgicale ou de type N95 bien ajusté au visage offre une bien meilleure protection que les masques en tissus à une seule couche.
Les masques N95 sont cependant de loin supérieurs aux masques chirurgicaux ou en tissu pour protéger les travailleurs médicaux ou les travailleurs essentiels contre le coronavirus estiment les chercheurs.
Le rapport indique que « le risque d’infection dépend aussi fortement de la distance à laquelle se trouve la personne infectée et du type de masque facial et de protection oculaire qu’elle porte ».
Une combinaison de facteurs entraînent une meilleure protection
Les chercheurs estiment que c’est la combinaison du port du bon masque, la distanciation sociale et le lavage fréquent des mains qui est nécessaire pour parvenir à une protection soutenue.
La nouvelle analyse suggère également que le fait de couvrir les yeux avec des écrans faciaux, des lunettes de protection ou de simples lunettes peut fournir des garanties supplémentaires pour les travailleurs de la santé et les personnes dans la communauté.
Cependant, aucune de ces stratégies ne fonctionnent parfaitement et des études plus rigoureuses sont nécessaires, selon l’analyse publiée lundi.
Le rapport indique que « Nos conclusions sont, à notre connaissance, les premières à synthétiser rapidement toutes les informations directes sur COVID-19 et, par conséquent, à fournir les meilleures preuves disponibles pour informer de l’utilisation optimale de trois interventions communes et simples pour aider à réduire le taux d’infection et informer des interventions non pharmaceutiques, y compris l’atténuation de la pandémie dans des contextes autres que les soins de santé ».
Méthodologie de l’enquête canadienne
Le rapport canadien est l’un des premiers à présenter des preuves spécifiques aux coronavirus, plutôt que d’extrapoler à partir de données sur d’autres virus respiratoires.
Les résultats de cette enquête canadienne proviennent d’une revue systématique de 44 études, dont sept impliquant le virus causant le COVID-19. Les autres portaient sur les épidémies précédentes du SRAS ou du MERS en Afrique.
Les chercheurs affirment que leur étude « a identifié 172 études observationnelles dans 16 pays et six continents, sans essais contrôlés randomisés et 44 études comparatives pertinentes dans des contextes de soins de santé et autres ». Ce chiffre inclut 25 697 patients.
Les résultats d’enquêtes sur le terrain menées au Canada et au Danemark, qui testent les types de masques dans des groupes d’infirmières et des membres du grand public désignés au hasard, sont encore à venir. En attendant, la nouvelle étude publiée dans la revue Lancet rassure sur l’utilité des masques.
Des données qui devraient entraîner des changements de politiques, selon les chercheurs
Les résultats de l’enquête canadienne, publiés lundi dans The Lancet, suggèrent que l’Organisation mondiale de la santé et les Centres de contrôle et de prévention des maladies aux États-Unis (CDC) devraient recommander que les travailleurs essentiels comme les infirmières et les intervenants d’urgence portent des masques N95, et pas seulement des masques chirurgicaux.
Or, l’OMS et les CDC ont tous deux suggéré que les masques chirurgicaux sont adéquats, et ils ne le sont clairement pas », a déclaré à The New York Times, David Michaels, professeur à l’université George Washington qui a dirigé l’Administration de la sécurité et de la santé au travail sous le Président américain Barack Obama.
« Le recours aux masques chirurgicaux a sans doute conduit à l’infection de nombreux travailleurs », a-t-il déclaré.
NOUVEAU : Première au pays : masques obligatoires dans les transports en commun à Ottawa
RCI avec CBC News et The New York Times
LISEZ AUSSI
—
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.