Image tirée de la vidéo qui circule dans les médias sociaux de l'arrestation musclée d'un Autochtone à Saskatoon, Saskatchewan, le samedi 4 juillet 2020.

Un policier a été suspendu après avoir participé à l’arrestation musclée d’un Autochtone

Le Service de police de Saskatoon (SPS) dit avoir pris connaissance d’une vidéo mise en ligne lundi impliquant un de ses membres qui avait répondu à un appel concernant le comportement suspect d’un individu. L’officier a été mis en congé jusqu’à ce qu’un premier examen de sa réaction et de son recours à la force soit effectué, a confirmé la police de la plus grande ville de la Saskatchewan. 

Toute l’interaction n’est pas enregistrée sur la vidéo publiée, mais l’usage de la force est visible, dit la police.

Au cours de l’arrestation et après une lutte de plusieurs minutes avec le premier policier qui est intervenu, la personne arrêtée a subi des blessures au visage qui ne mettent pas sa vie en danger. Il a été évalué par des ambulanciers sur le lieu de son arrestation, et a été observé pendant sa détention par l’ambulancier de service en détention.Communiqué de la police de Saskatoon

L‘Indigenous Joint Action Coalition (IJAC) a publié le 4 juillet une déclaration communautaire sur ce qu’elle a appelé « les brutalités policières » à l’encontre de l’homme qu’on voit sur la vidéo, Evan Penner, qui a été identifié comme membre des Premières Nations du Canada.

Vers 14 heures le 4 juillet 2020, le Service de police de Saskatoon a répondu à un appel pour un contrôle de la santé mentale et du bien-être. Un clip vidéo de six minutes et demie publié aujourd’hui [samedi] montre M. Penner en train d’être violemment brutalisé par des agents du SPS.

Le premier policier trouve Evan Penner dans la cour d’un résident, l’affronte, puis procède à son arrestation en le coinçant et en tentant de lui mettre les menottes. L’agent du SPS s’assoit sur M. Penner afin de le maîtriser pendant 4 minutes.

L’agent utilise du poivre de Cayenne et le frappe continuellement. Sept autres agents arrivent en renfort (ce qui porte le total à huit), s’empilant sur M. Penner qui est immobile au sol. Un pistolet Taser est utilisé à plusieurs reprises, et les officiers tordent de force le bras de M. Penner derrière son dos.

En tant que résidents de Saskatoon et du Traité no 6 (voir note plus bas), nous sommes consternés et épuisés que le SPS utilise la force sur les Noirs, les Autochtones et les migrants.Indigenous Joint Action Coalition

Le SPS a répondu aux appels communautaires comme celui de l’IJAC en indiquant être engagé à faire preuve de transparence et à traiter cette affaire comme un incident critique et grave.

Le chef de la police de Saskatoon, Troy Cooper, a confirmé que la Commission des plaintes du public de la Saskatchewan sera chargée d’une enquête indépendante. Et il s’est entretenu avec le ministère de la Justice ainsi qu’avec le ministère des Services correctionnels et de Police afin de garantir une surveillance appropriée.

Chief Troy Cooper« Les effets de la toxicomanie et les problèmes de santé mentale qui y sont liés étaient présents lors de l’incident et cela fera également partie de l’enquête. Je reconnais que cet incident a été un événement traumatisant pour notre communauté, pour les personnes en cause et pour celles qui en ont été témoins.

Chaque fois que la force est utilisée, nous sommes responsables et je veux assurer le public que cela est pris au sérieux et que nous ferons tout notre possible pour être ouverts et transparents au fur et à mesure que l’enquête se déroulera. »Troy Cooper, chef du Service de police de Saskatoon

L’Indigenous Joint Action Coalition a dit pour sa part que la violence policière « traumatise notre communauté et cause des blessures physiques et psychologiques à vie et entraîne souvent la mort ».

« Nous savons que la réponse ne peut pas être une formation plus « sensible » pour la police, ni compter sur la police pour se contrôler mutuellement. Nous refusons les platitudes de « réforme » ou de « réconciliation », et nous demandons l’abolition des systèmes construits pour contrôler les Noirs et les Autochtones. »

Le groupe demande aussi qu’on mette fin aux graves préjudices causés quotidiennement par le Service de police de Saskatoon, particulièrement « en ce moment crucial, en solidarité avec le mouvement Black Lives Matter YXE et toutes les communautés qui luttent contre le colonialisme et la brutalité policière ».

Depuis la signature du Traité n° 6 en 1876, des désaccords surviennent entre les signataires autochtones et le gouvernement fédéral, découlant de malentendus au sujet de la véritable signification et intention des conditions du traité.

L’une des principales questions à résoudre est de savoir si les signataires ont vraiment compris le concept de cession de terres, inclut dans le traité signé par des représentants de la Couronne et les dirigeants cris, assiniboines et ojibwés, à Fort Carlton, en Saskatchewan, et le 9 septembre 1876 à Fort Pitt, en Saskatchewan.

Cela est peu probable, surtout si l’on considère que les notes des commissaires ne font pas spécifiquement mention du concept et que celui-ci aurait été complètement inconnu des peuples autochtones des Plaines, qui avaient une compréhension différente de la propriété des terres de celle des commissaires.

Le Traité n° 6 aujourd’hui Créée en 1993, la Confederacy of Treaty Six First Nations représente les différents gouvernements des bandes concernées par le Traité n° 6. Elle vise à protéger les droits découlant du traité, à soutenir l’autonomie gouvernementale des Autochtones et à favoriser le développement socioculturel, politique, économique et spirituel de leurs peuples.

Les peuples du Traité n° 6 protègent également leurs droits découlant du traité par des revendications territoriales et des poursuites judiciaires.

Source : Encyclopédie canadienne

En complément : 

RCI avec le Service de police de la ville de Saskatoon et Indigenous Joint Action Coalition. 
Catégories : Autochtones, Société
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