Alors que partout au pays, dans les 10 provinces et les 3 territoires nordiques, la rentrée scolaire est un grand sujet de préoccupation pour les parents, c’est au Québec où l’anxiété est la moins élevée.
Ainsi, 56 % des Québécois se disent inquiets comparativement à 69 % ailleurs au pays, selon un sondage mené conjointement par la firme Léger et l’Association d’études canadiennes du 14 au 16 août.
Mené en ligne auprès d’un échantillon non probabiliste de 1510 Canadiens, la marge d’erreur de ce sondage ne peut être calculé. Toutefois, l’écart de 13 % est significatif.
Ce sondage révèle notamment que trois parents sur quatre sont prêts à envoyer leurs enfants dans les écoles si celles-ci ouvrent, à comparer à seulement 59 % des parents de tout le Canada.

Les experts affirment que la propagation de la COVID-19 dans les écoles est un problème incertain, car elles sont restées fermées dans une grande partie du pays pendant la pandémie. (LM Otero/Associated Press)
Les Québécois moins peureux?
« La peur est moins présente au Québec, la peur personnelle, la peur [pour les] enfants […] Il y a comme une mesure à la réaction québécoise. Les gens ne croient pas que ça va être si sévère, ne croient pas qu’on va être obligés de revenir en arrière », note Jean-Marc Léger en étudiant ses chiffres.
Quant aux jeunes Québécois, 54 % d’entre eux ont déclaré avoir hâte de retourner à l’école. Près d’un élève sur trois cependant (30 %) admet être nerveux et angoissé par la perspective d’un retour en classe.
Une seconde vague de contagion au Canada
Si une seconde vague de contagion surgit cet automne, seulement 53 % des parents québécois souhaiteraient une fermeture des écoles.
Ailleurs au Canada, 74 % de ceux qui ont répondu au sondage affirment qu’ils souhaiteraient dans une telle éventualité une autre fermeture des écoles.
D’ailleurs, 69 % des Canadiens hors Québec s’attendent à un retour au confinement dans les trois prochains mois. Seulement la moitié des Québécois y croit.

Lorsque la Thaïlande a repris l’école début juillet, les élèves de cette classe portaient des masques et des écrans faciaux et les bureaux étaient cloisonnés avec des urnes reconverties pour réduire la propagation de la COVID-19. (Athit Perawongmetha/Reuters)
Concernant les mesures de préventions, les Québécois sont moins stricts
Dans le sondage, on a tenté de mesurer les préoccupations des Canadiens concernant les mesures de prévention de la contagion dans les écoles.
S’ils approuvent le port du masque par les élèves dans les écoles à 66 %, les Québécois sont moins enthousiastes à cette mesure que les autres Canadiens qui l’appuient à 79 %. Encore une fois, il s’agit d’un écart important de 13 %.
Les Québécois se disent moins favorables à la prise de température des élèves. Trente et un pour cent s’y disent opposés, comparativement à 16 % seulement dans l’ensemble du Canada.
Un retour en classe variable d’une province à l’autre

Graphique Radio-Canada
Le premier ministre canadien n’a pas décidé de renvoyer ses enfants à l’école
Alors que les écoles du pays reprendront progressivement leurs activités en septembre, Justin Trudeau affirme n’avoir pris aucune décision concernant ses trois enfants, un garçon né en 2007, une fille née en 2009, et un garçon né en 2014.
« Comme tant de parents, c’est une question sur laquelle nous sommes en train de discuter très activement », a-t-il déclaré, mardi, en conférence de presse.
Les enfants de M. Trudeau vont à l’école publique en Ontario. Le premier ministre de cette province a été critiqué par les parents et les syndicats d’enseignants depuis qu’il a dévoilé son plan de rentrée des classes à la fin juillet. Les critiques disaient qu’il devrait y avoir des classes moins nombreuses pour assurer une plus grande distance physique, entre autres choses.
Au Québec, des parents refusent l’obligation qui leur est faite d’envoyer les enfants à l’école qui ne sont pas à risque d’attraper la COVID-19. Ils ont annoncé mardi qu’ils vont intenter une action en justice afin d’avoir accès à l’éducation à distance.

Justin Trudeau quitte un bureau de vote de Montréal avec sa femme Sophie et ses trois enfants le jour du scrutin, le 19 octobre 2015. (REUTERS)
Évitant de critiquer les plans provinciaux, le premier ministre canadien a fait ce commentaire : « En tant que gouvernement fédéral, nous serons là pour soutenir les provinces lorsqu’elles prendront des décisions vraiment importantes afin de garantir que tous nos enfants aient la possibilité d’être en sécurité à la rentrée scolaire. Mais je sais que de nombreux parents vont surveiller attentivement les projets de leur école et de leur commission scolaire. Et beaucoup de foyers, y compris le mien, réfléchissent à ce qui se passera en septembre. »
M. Trudeau a souligné que sa famille prenait en compte de nombreux facteurs pour décider de renvoyer ses enfants à l’école. « Nous examinons les projets de l’école, la taille des classes, l’attitude des enfants face au port de masques », a-t-il conclu.
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RCI avec La Presse Canadienne, Radio-Canada et la contribution de CBC News
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