Erin O’Toole, ex-ministre des Anciens Combattants en 2015 sous le précédent gouvernement conservateur de Stephen Harper, a été élu au troisième tour du scrutin au petit matin lundi.

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Du coup, il devient également le chef de l’opposition officielle à la Chambre des communes, où son parti détient 121 sièges.
Avec l’aide de partisans de toutes les régions du pays, sauf dans les Maritimes, Erin O’Toole a gagné avec 57 % des voix.
Il a reçu le soutien de l’Ouest, base du Parti conservateur, ainsi que de l’Ontario et du Québec, où le parti doit se développer davantage s’il veut augmenter ses chances de former le prochain gouvernement.
En tout, 269 000 membres avaient le droit de vote. Selon les autorités, 175 000 d’entre eux se sont prononcés, soit un taux de participation de 65 %.

Erin O’Toole ( à gauche) succède à Andrew Scheer (à droite) comme chef du Parti conservateur du Canada.
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Un chef conservateur un peu plus à droite
Dès le début de la course, Erin O’Toole avait trouvé une ouverture à la droite de son principal adversaire Peter MacKay, qui est beaucoup mieux connu de l’électorat canadien.
Il s’agissait d’un chemin étroit vers la victoire, en particulier pour un candidat qui s’était présenté en tant que modéré pour la recherche d’un consensus dans sa première course comme leader du parti en 2017.
Durant la course au leadership, les quatre candidats ont promis d’abroger la taxe sur les émissions de carbone et ont évoqué l’idée de lever les restrictions sur les armes à feu récemment imposées par le gouvernement Trudeau.
Erin O’Toole veut notamment créer une commission royale sur la pandémie, criminaliser le blocage des chemins de fer ou des ports, donner plus d’autonomie au Québec sur certains dossiers et négocier un accord de libre-échange avec d’autres membres du Commonwealth. Il souhaite aussi limiter davantage les investissements chinois au Canada.

Derek Sloan, Peter MacKay, Leslyn Lewi et Erin O’Toole. Les quatre candidats dans cette course au leadership du Parti conservateur du Canada. (Photos Frank Gunn/La Presse Canadienne)
Les adieux amers d’Andrew Scheer
Avant le dévoilement des résultats, le chef sortant Andrew Scheer a prononcé un discours d’adieu au ton que certains médias ont qualifié de hargneux ou d’amer et où il a mené une charge à fond de train contre les tenants de la gauche, l’interventionnisme de l’État, les médias de masse et les libéraux du premier ministre Justin Trudeau.
« On a nourri [nos enfants] de propagande gauchiste », a notamment expliqué l’ex-chef conservateur.
Visiblement aigri, M. Scheer a accusé les médias d’avoir un parti pris en faveur des idées de la gauche et a invité les membres du parti à lire d’autres médias en ligne plus favorables aux conservateurs au lieu de consulter les médias traditionnels.
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RCI avec La Presse canadienne, CBC News et Radio-Canada
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