Femmes et filles autochtones disparues ou assassinées : commémoration virtuelle

Cette 15e veillée s’est tenue dimanche soir, sur Zoom et Facebook, à Montréal, à l’initiative du collectif Missing Justice et Projet Iskweu.

Missing Justice œuvre à la sensibilisation à la violence et à la discrimination envers des femmes et filles autochtones vivant au Québec. Ce travail, effectué en collaboration avec les organisations et communautés autochtones, vise à faire disparaître les stéréotypes au sujet de ces dernières, à aborder les questions du racisme et du sexisme.

Le Projet Iskweu, quant à lui, est une initiative du Foyer pour femmes autochtones de Montréal qui intervient directement ou apporte son assistance immédiatement après une sollicitation par la famille ou les proches, en cas de disparition de femmes, de filles, de personnes trans ou de personnes d’Esprit autochtone.

Tenue en l’honneur des femmes, des filles, des personnes trans et bispirituelles autochtones disparues et assassinées, la veillée a été virtuelle en raison des restrictions imposées par la santé publique à cause de la pandémie de COVID-19.

Les organisateurs ont tenu à donner un cachet particulier à cette commémoration, en installant notamment des robes rouges au parterre du quartier des spectacles dans le but de souligner les vies des personnes disparues.

Elles renvoient au projet Red Dress, une initiative de l’artiste visuel métis Jaime Black. Lancé en 2010, le projet des robes rouges accrochées aux arbres sur des cintres figure parmi les contributions pour recentrer l’attention sur les femmes, les filles et les personnes trans disparues et assassinées (FFPT2EDA).

Ouverte par l’artiste Sedalia Fazio, la journée nationale de solidarité de dimanche a été un moment de partage au cours duquel divers témoignages de proches de victimes ont été entendus.

Le contexte est marqué par la dénonciation du racisme et de la discrimination envers les Autochtones, les Noirs et les personnes racisées au Québec. En toile de fond de cette commémoration se trouve la mort d’une autre Autochtone, Joyce Echaquan, le 28 septembre, à l’hôpital de Joliette. La femme atikamekw a fait savoir, sur Facebook, qu’elle était victime de négligence avant de rendre l’âme sur son lit.

Dans un communiqué, les organisateurs de la rencontre virtuelle ont tenu à dénoncer cette « autre mort terrible causée par le racisme systémique dont souffrent les communautés autochtones, en particulier les femmes du Québec et du Canada ».

« Nous avons eu assez de rapports et d’enquêtes. Il n’est plus temps de se demander s’il y a un vrai problème. Le problème est là, il est criant. Tout le monde est au courant et il continue de tuer des personnes des manières les plus injustes et cruelles qu’il soit », a souligné Jessica Quijano, coordonnatrice d’Iskweu et organisatrice de la marche de soutien à Joyce Echaquan.

Elle a lancé un appel aux autorités afin qu’elles prennent des actions plus concrètes pour éradiquer le racisme systémique qui augmente au pays, plus d’un an après les recommandations du rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées.

« Ce qu’il nous faut maintenant, ce sont des mesures concrètes du gouvernement. Il est triste et révoltant qu’il a fallu une vidéo enregistrant la mort d’une femme autochtone pour que l’on prenne la mesure du problème », déplore Jessica Quijano.

Le collectif Missing Justice et Projet Iskweu lancent un véritable cri du cœur au gouvernement du Québec auquel s’adressent 21 des 250 recommandations du rapport de l’enquête sur les disparitions et les assassinats.

Il est appelé à être plus présent avec des actions pour alléger les souffrances des peuples autochtones. En plus de pleurer leurs femmes disparues et assassinées, ces derniers disent qu’ils déplorent les disparitions d’enfants auxquels le réseau de la santé aurait « activement participé ».

Avec des informations du collectif Missing Justice et Projet Iskweu

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Catégories : Autochtones
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