Le premier ministre québécois François Legault a présenté mardi des excuses officielles à la famille de Joyce Echaquan, une Autochtone décédée la semaine dernière dans des circonstances troublantes et teintées de racisme.
S’exprimant devant l’Assemblée nationale du Québec après une minute de silence, M. Legault a reconnu les erreurs commises par l’État québécois sans pour autant parler de racisme systémique.
« On s’entend tous que les membres des Premières Nations font l’objet de racisme : ça existe dans la police, ça existe dans la justice, mais ça existe aussi en dehors des institutions gouvernementales, notamment en matière d’emploi et en matière de logement », a-t-il dit.
Le premier ministre a notamment expliqué que les évènements de la semaine dernière n’étaient « malheureusement pas un cas isolé ».
Joyce Echaquan, une mère atikamekw de sept enfants, a diffusé une vidéo sur Facebook dans laquelle on la voit crier à l’aide et dire avoir été droguée par le personnel médical de l’hôpital Joliette, à environ 70 km de Montréal.
Quelques secondes plus tard, on entend des professionnels de la santé lui lancer des propos racistes. Elle est morte quelques heures après avoir partagé la vidéo.
Deux membres du personnel médical de l’hôpital ont depuis été congédiées.
François Legault a insisté sur le fait que ce n’était pas le moment de débattre sur l’expression racisme systémique, mais d’agir pour lutter contre le racisme.
Cette déclaration survient après sa rencontre avec les chefs autochtones lundi dans laquelle il s’est engagé « à travailler très fort au cours des prochains jours et prochaines semaines » pour maintenir un dialogue entre son gouvernement et les communautés autochtones.
Le discours du premier ministre a été suivi d’une seconde minute de silence.
Deuxièmes excuses officielles en un an
Ces excuses officielles envers les Autochtones du Québec ne sont pas les premières de la part de François Legault.
Il y a tout juste un an, il présentait des excuses publiques après la publication du rapport de la commission Viens, un document rendant compte du « racisme systémique » envers les Autochtones dans les institutions publiques du Québec.
« Je présente aux Premières Nations et aux Inuit du Québec les excuses les plus sincères de tout l’État québécois », avait déclaré M. Legault le 2 octobre 2019.
« L’État du Québec a manqué à son devoir envers vous. »
Beaucoup avaient alors espoir que le gouvernement mettrait tout en œuvre pour répondre aux 142 appels à l’action énumérés dans le rapport Viens.
Toutefois, pour les chefs autochtones et les défenseurs des droits des Autochtones, trop peu a été fait en un an et la mort tragique de Joyce Echaquan en est l’illustration.
À ces allégations, le gouvernement a répondu qu’il avait réalisé de nombreuses avancées pour aider les Autochtones et que la mise en place des appels à l’action avait été ralentie par la pandémie de COVID-19.
Avec les informations d’Espaces autochtones et de CBC News.
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