Le lac Saint-Pierre est traversé par les grands navires circulant sur la voie navigable du Saint-Laurent (gouvernement du Canada)

Réévaluation d’une mission de repêchage de 20 000 obus lancés dans un lac

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement continue d’évaluer les impacts environnementaux et les risques liés à la mission que souhaite mener l’Armée canadienne afin de neutraliser ou de retirer des obus qu’elle a projetés dans les eaux d’un grand lac situé à mi-chemin entre Montréal et Québec.

Plusieurs missiles ont déjà été repêchés et désamorcés ces dernières années, mais l’Armée canadienne souhaite élargir considérablement sa mission de nettoyage.

Pour le moment, 2000 pièces métalliques ont été retirées du lac Saint-Pierre, ce qui ne représente qu’environ 10 % des obus que la Défense nationale veut retirer. Il propose maintenant un plan qui prévoit de retirer ou de faire exploser 2400 obus par an sur une période de neuf ans.

Le projet du ministère de la Défense nationale qui consisterait donc à retirer au total 20 000 obus des eaux du lac Saint-Pierre fera l’objet d’une soirée d’information vers le début du mois de novembre.

Un lac qui a beaucoup servi la nation

De 1952 à 1999, dans le cadre d’exercices d’artillerie, les Forces canadiennes auraient tiré environ un demi-million d’obus directement dans le lac Saint-Pierre. 300 000 d’entre eux se trouvent toujours embourbés dans les eaux généralement peu profondes du lac, dont la superficie de 353 km² est plus de trois fois plus grande de celle de la ville de Paris.

On estime que 8000 des 300 000 obus n’auraient pas explosé au moment de l’impact, selon une étude présentée au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques par le ministère de la Défense nationale (MDN).

Après avoir répertorié la présence des obus, le ministère de la Défense a ciblé un secteur nommé « zone prioritaire d’intervention » (ZPI). À l’intérieur de cette ZPI, le ministère de la Défense s’attend à retrouver 14 373 projectiles.

À l’intérieur de cette zone, le niveau de risque est donc jugé « élevé » pour les citoyens qui fréquentent le cours d’eau, en raison de la forte densité de projectiles. Ce secteur, qui représente 3 % de la surface de l’ancienne zone de tir militaire, contient 40 % des « munitions explosives non explosées » répertoriées dans le lac.

Plusieurs des projectiles non explosés posent un risque sérieux, puisqu’ils sont enfouis peu profondément dans les sédiments du lac, soit à un maximum de trente centimètres, dans des secteurs où le niveau d’eau ne dépasse pas les deux mètres. (Radio-Canada)

Étude environnementale pour protéger poissons et citoyens

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement tente de bien cerner les impacts sur l’environnement, notamment les risques posés à la qualité de l’eau par le retrait des débris militaires.

Pour limiter la mortalité des poissons et des oiseaux, notamment, et l’impact sur leurs activités de reproduction, il est entendu que le ministère de la Défense nationale ne fera exploser qu’une certaine quantité d’obus à la fois.

Durant les travaux de nettoyage, un périmètre de sécurité de 1,2 km² sera érigé autour du projectile prêt à faire exploser, ce qui minimisera le risque que courent pêcheurs et plaisanciers.

Si les circonstances empêchent les plongeurs de décider qu’un projectile peut être déplacé de façon sécuritaire à 100 %, ils n’y toucheront pas et le feront exploser sur place.

Si vous vous vous promenez un jour sur les berges du lac Saint-Pierre et que vous apercevez ce qui semble être un obus, communiquez avec la défense nationale : http://www.forces.gc.ca/fr/affaires-munitions-non-explosees/contactez-nous.page

LISEZ LA SUITE : L’Armée canadienne tire régulièrement des obus pour prévenir des avalanches

Les membres des Forces armées canadiennes utilisent un obusier de 105 mm pour contrôler des avalanches dans le cadre de l’opération PALACI. (photo : Forces armées canadiennes)

RCI avec Radio-Canada

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