Suivant l’évolution de l’enquête et les dernières informations communiquées, nous estimons qu’il n’est plus possible de soutenir, dans l’état actuel des choses, les accusations à l’égard de M. Camara.
Me Audrey Roy-Cloutier (@AudreyDPCP) February 3, 2021
Le jeudi 28 janvier 2021, Mamadi III Fara Camara, doctorant et professeur, a été arrêté par la police de Montréal, accusé par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de tentative de meurtre sur un policier.
Après six jours de détention, M. Camara a été libéré. Cela a provoqué des réactions dans plusieurs cercles de la société.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) de la province francophone du Canada s’est dite « profondément troublée » par l’arrestation d’un homme noir. La Commission dit être en train d’analyser tous les moyens d’action dont elle dispose en vertu des pouvoirs que lui confère la Charte des droits et libertés de la personne.
La Commission a également déclaré s’être sentie interpellée par cette situation dont les conséquences sur l’homme et sur ses proches sont « certainement dévastatrices ».
Pour sa part, le Centre de recherche-action sur les relations raciales de Montréal (CRARR) a signifié dans un communiqué que la gestion par le SPVM de cet incident soulève des questions.
Afin d’assurer à M. Camara l’accès à la justice, la protection pleine et entière de ses droits et la restauration de sa réputation et de son honneur, le CRARR considère qu’une enquête indépendante doit être mise sur pied de toute urgence par le gouvernement du Québec. Une telle enquête est essentielle pour éviter la déconsidération de l’administration de la justice. » Centre de recherche-action sur les relations raciales
Une telle enquête, dit le CRARR, ne doit pas empêcher que d’autres enquêtes soient lancées, notamment par le Commissaire à la déontologie policière et par la CDPDJ, considérant que « la race de M. Camara pourrait avoir été un facteur » dans la manière dont il a été traité.
Dans le milieu policier

« Je veux que les Montréalaises et les Montréalais sachent que l’événement survenu le 28 janvier dernier est d’une complexité exceptionnelle, souligne le directeur du SPVM, M. Sylvain Caron. Nos enquêteurs travaillent sans relâche depuis l’événement à élucider ce qui est arrivé. » (Photo : THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes)
Simonetta Barth, directrice adjointe du SPVM, et le chef Sylvain Caron insistent sur le fait que Mamadi III Fara Camara, un homme noir, a été arrêté sur la base des preuves dont disposaient les enquêteurs à l’époque.
La police a fourni peu de détails sur ce qui s’est passé et qui est maintenant recherché après qu’un officier a été violemment attaqué à Parc-Extension le 28 janvier. L’incident s’est terminé par l’hospitalisation d’un officier et la mise en prison de M. Camara, futur père et étudiant au doctorat.
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Dans le milieu politique
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a pour sa part souhaité une enquête indépendante, sans l’implication du SPVM ou de son directeur ou du DPCP.
Le caucus du Parti libéral du Québec s’est également dit « troublé » par l’histoire de M. Camara.
La Presse canadienne rapporte les réactions des autres partis politiques, dont celle de la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, qui a pour sa part rappelé que le profilage racial est une des caractéristiques du racisme systémique.
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a pour sa part appelé à la prudence lorsque La Presse canadienne lui a demandé s’il avait l’impression qu’il y avait eu profilage dans cette affaire.
M. St-Pierre Plamondon a toutefois qualifié l’affaire d’« ahurissante » et rappelé qu’on ne pouvait prendre une telle affaire à la légère « dans une société de règles de droit ».
Dans le milieu communautaire
Dans le milieu des affaires
Le Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires (SdesJ) réclame pour sa part la mise sur pied d’une enquête indépendante élargie après l’arrêt des poursuites judiciaires contre M. Camara.
RCI avec des informations de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, du Sommet socioéconomique pour le développement des jeunes des communautés noires, du SPVM, du Parti libéral du Québec, de la Table de quartier de Parc-Extension, du Centre de recherche-action sur les relations raciales de Montréal et de la Presse canadienne.
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