Rodney Levi, un Autochtone de la nation micmaque Metepenagiag au Nouveau-Brunswick, a été mortellement abattu par un officier de la Gendarmerie royale du Canada vendredi. M. Levi a été déclaré mort à l’hôpital vers 21 h. Il avait 48 ans.
Sa mort, ainsi que 8 autres ayant eu lieu depuis le début de 2020, la septième d’un Autochtone au pays en trois mois, continue de mettre en relief les relations entre la police et les communautés autochtones au Canada.
Le fil des événements
Vendredi soir, la GRC dit avoir reçu une plainte concernant une personne « dont la présence n’était pas voulue » dans une maison près de Metepenagiag, à environ 30 kilomètres à l’ouest de Miramichi au Nouveau-Brunswick.
La police fédérale a dit que lorsque les policiers sont arrivés, « un homme armé de couteaux a foncé sur eux ». Les agents ont plusieurs fois essayé de le maîtriser avec une arme à impulsions, mais sans succès.
Pour sa part, le prêtre Brodie MacLeod, l’hôte de M. Levi lors de cette soirée, a publié dimanche une déclaration indiquant que le défunt était « un invité qui était le bienvenu » chez lui pour partager un repas avec sa famille.
Le chef Bill Ward de la nation micmaque a de son côté décrit Rodney Levi comme un homme troublé qui cherchait à obtenir de l’aide pour sa santé mentale, mais le chef insiste sur le fait qu’il n’était pas quelqu’un de violent.
Manque de formation des policiers
C’était la deuxième fois qu’un policier tuait mortellement un Autochtone au Nouveau-Brunswick en moins d’un mois. Le 4 juin, Chantel Moore, 26 ans, a été abattue par un agent de la force policière d’Edmundston.
En entrevue avec La Presse canadienne, Bernard Richard, ancien protecteur du citoyen du Nouveau-Brunswick, s’inquiète du manque de formation policière en matière d’intervention en maladie mentale, dans la foulée des deux récents morts impliquant des policiers.
Pour l’instant, rien n’indique si la police a demandé de l’aide d’experts en santé mentale avant les morts de Chantel Moore et de Rodney Levi.
Respect du deuil demandé
Lors d’un émouvant message vidéo, le chef Bill Ward a demandé aux membres de sa communauté de s’abstenir de parler aux médias. Sur Facebook, le chef a dit que son message répondait à une demande de la famille de la victime.
Posted by Bill Ward on Saturday, June 13, 2020
M. Ward, qui a participé à une session d’une heure en direct sur Facebook samedi, dit que les enquêteurs du Bureau des enquêtes indépendantes du Québec (BEI) travaillent avec les membres de la famille pour clarifier les événements le plus possible.
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RCI avec CBC News et La Presse canadienne.
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