La Commission iranienne d’enquête sur les accidents d’avion a publié son rapport final au sujet du vol PS752 de la compagnie Ukraine International Airlines.
L’appareil s’est écrasé quelques minutes après son décollage de l’aéroport Imam Khomenei, à Téhéran, le 8 janvier 2020.
Les 176 personnes à bord, dont des Canadiens en majorité, avaient perdu la vie.
La Commission iranienne d’enquête a indiqué dans son rapport que le but est de formuler des recommandations qui permettront qu’un accident de ce type ne se reproduise pas.
Elle souligne la nécessité pour les États, qui contrôlent les espaces aériens, de prendre les mesures qui s’imposent afin d’ assurer la sécurité.
Le rapport reconnaît qu’un accident ne saurait être évité à 100 % dans le secteur de l’aviation, mais souligne qu’il y a des aspects à améliorer pour amoindrir les risques.
Il en ressort que deux missiles ont été tirés par les forces de défense aérienne iraniennes, en direction de l’avion, ce qui a été à l’origine d’une détonation et de l’écrasement du Boeing 737-800 de la compagnie ukrainienne.
Une erreur d’identification de cet avion aurait incité ainsi l’armée à tirer lorsque les forces de défense aérienne étaient à un niveau d’alerte maximal.
Il faut observer que le contexte est marqué par la tension entre l’Iran et les États-Unis, en raison de l’assassinat, par les forces américaines, d’un haut gradé de l’armée iranienne, le général Qassem Soleimani, lors d’un raid en Irak.
Les analyses menées par les enquêteurs ont tenu compte d’un certain nombre de facteurs : l’historique du vol en question, les précédents d’autres vols internationaux dans d’autres pays, les informations de gestion de l’espace aérien, les données sur les pilotes et l’ensemble de l’équipage, le système de contrôle de l’aérodrome, entre autres.
L’enquête est guidée par des règles de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) portant sur les accidents, adoptés par l’Iran en 2011, ainsi que par l’annexe 13 de la convention de Chicago.
Elle observe qu’il y a eu une interférence entre des activités militaires et des opérations de l’aviation civile, ce qui s’est soldé par un accident.
C’est ainsi qu’elle recommande de tracer une ligne de démarcation entre ces deux activités. Cela passe par une meilleure coordination de la circulation des informations.
Par exemple, les États qui administrent les espaces aériens doivent émettre en tout temps des signaux concernant toute limitation ou tout changement dans les services, en raison des ajustements concernant les niveaux d’alerte autour des activités militaires.
S’il y a des changements dans la coordination des activités militaires autour de l’aéroport, cela devrait être mentionné, même s’il n’y a pas de liens apparents avec l’opération des vols, car c’est tout le système qui pourrait être touché.
Il convient également de prendre des mesures pour minimiser les risques d’activités militaires dangereuses.
Le Canada a fait part de son inquiétude de voir ainsi l’Iran enquêter sur elle-même. L’OACI a été interpellée sur la nécessité de revoir ses règles à ce sujet. Il est question d’assurer plus d’impartialité, de transparence, d’équilibre et d’équité.
Selon le rapport de la Commission d'enquête iranienne
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