La mobilisation contre le couvre-feu ne faiblit pas à Montréal. Après la manifestation de la semaine dernière, une autre marche a été organisée dimanche dans les rues de la ville pour dénoncer le couvre-feu décrété par le gouvernement québécois pour freiner la pandémie de COVID-19.
Cette manifestation était différente, car les participants, quelques centaines, portaient des masques et étaient invités par les organisateurs à respecter la distanciation physique.
Pour Chantal Montmorency, coordonnatrice générale de l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes itinérantes et utilisatrices de drogues, « le premier ministre ne peut pas décider de tout, tout le temps. Il ne peut pas gouverner par décret pendant plus d’un an sans consulter la population, sans consulter les autres partis ».
L’association réfléchit à faire annuler le couvre-feu en recourant à la justice. « Les personnes utilisatrices de drogue n’ont pas accès aux services d’injection supervisée après le couvre-feu, même si elles y avaient droit en théorie », affirme Chantal Montmorency.
Des manifestants contre le couvre-feu marchent dans une rue. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes
La Cour supérieure du Québec avait suspendu, en janvier dernier, l’application du couvre-feu pour les personnes en situation d’itinérance.
Un autre manifestant a affirmé à Radio-Canada que le couvre-feu « est une mesure non justifiée, non justifiable, liberticide et qui touche beaucoup la population déjà marginalisée ».
Le couvre-feu est entré en vigueur le 9 janvier dernier. Il est appliqué dans les régions qui sont en alerte maximale ou zone rouge. Il dure de 21 h 30 à 5 h à l’exception des régions de Montréal et de Laval pour lesquelles le couvre-feu est en vigueur entre 20 h et 5 h.
Scott Weinstein, un infirmier en soins intensifs, a participé à cette manifestation en uniforme. En entrevue avec La Presse canadienne, il a qualifié l’approche du gouvernement québécois pour endiguer la pandémie d’« anti-science ».
« L’extérieur est l’endroit le plus sûr pour se rassembler. Il n’y a aucune donnée qui montre que le virus se transmet à l’extérieur », a-t-il affirmé.
Pour l’infirmier, la priorité du gouvernement devrait être la ventilation des lieux de travail intérieurs ainsi que les équipements de protection pour le personnel.
La manifestation s’est déroulée globalement dans le calme. Elle s’est soldée, selon un bilan provisoire du Service de police de la Ville de Montréal, par une arrestation et deux constats d’infraction pour non-respect des mesures sanitaires.
Avec les informations de Radio-Canada et de La Presse canadienne
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