Les ours blancs au milieu d’un souque-à-la-corde canado-américain
À en croire le gouvernement canadien, les ours blancs ne sont pas menacés par la chasse. Des mesures strictes s’appliquent et un contrôle serré des chasseurs notamment inuits est en place. La chasse n’a donc qu’un effet négligeable sur cette espèce qui n’est qu’en « difficulté ».
Le gouvernement américain lui cependant à une perception beaucoup plus sévère de la situation. Il soutient que l’animal est « menacé d’extinction » et qu’il fait face à un avenir « sinistre ».
Le souque-à-la-corde entre les deux pays sur la question des ours polaires est remonté une nouvelle fois à la surface le mois dernier alors que le Canada a réussi à rallier de justesse une majorité de votes pour défaire une tentative américaine d’interdire la chasse à l’ours polaire dans le monde et la commercialisation des produits de l’ours polaire.
On a failli interdire la chasse à l’ours polaire partout dans le monde
La motion américaine, appuyée par les représentants de la Russie, a été battue par 42 voix contre 38 à l’issue d’un débat passionné lors d’une rencontre des pays signataires de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES), qui se tenait Bangkok.
Crédibilité du gouvernement canadien
Dans ce dossier des ours blancs plusieurs environnementalistes canadiens donnent raison au gouvernement canadien qui a vu pourtant dans les questions environnementale sa crédibilité mondiale s’effriter ces dernières années. Jacques Prescot est spécialiste de la biodiversité, du développement durable et des affaires intergouvernementales à l’Université du Québec à Chicoutimi nous expliquent comment le Canada préserve sa population d’ours polaires.
Il partage l’avis que l’attitude du Canada par rapport à la protection des ours blancs s’avère déterminante, car c’est dans ce pays que vivent les deux tiers de tous les ours blancs de la planète.
Selon lui, les effets du réchauffement climatique sur la banquise particulièrement au printemps sont beaucoup plus problématiques que les effets de la chasse.
Les autorités américaines soutiennent que 3200 produits dérivés de la chasse à l’ours polaire sont exportés de son territoire en Alaska chaque année. Elles estiment qu’une peau d’ours se vend, en moyenne, entre 2000 $ et 5000 $ pendant que les plus beaux spécimens peuvent valoir jusqu’à 12 000 $. Les Russes, de leur côté, avancent que la flambée des prix des peaux d’ours polaire fait en sorte qu’une peau peut valoir jusqu’à 50 000 $ sur son territoire. Une situation qui encourage le braconnage, selon les autorités russes.
Le saviez-vous?
- La pièce de monnaie canadienne de 2 dollars comporte l’image d’un ours blanc.
- L’ours blanc a été choisi comme mascotte pour les Jeux olympiques d’hiver de 1988 à Calgary.
- Les habitants des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut au Canada ont une plaque d’immatriculation en forme d’ours blanc.