Le bassin du MacKenzie – Attention fragile
Le bassin versant du fleuve MacKenzie subit de plein fouet les effets négatifs du réchauffement climatique et ceux des pressions émanant du développement des ressources naturelles. Telle est la conclusion d’une étude récente de chercheurs du Rosenberg International Forum on Water Policy (trad.: Forum international Rosenberg en politiques de l’eau).
Le réseau des rivières, des tributaires et des forêts boréales du bassin du Mackenzie s’étend sur trois provinces (Colombie-Britannique, Alberta et Saskatchewan) et deux territoires (Territoires du Nord-Ouest et Yukon). Bien que le rapport souligne que cet écosystème soit écologiquement parlant « relativement peu touché », il est très peu surveillé.
John Pomeroy, un hydrologiste à l’Université de la Saskatchewan, a contribué à la rédaction de ce rapport. Selon lui, le bassin du MacKenzie serait un des écosystèmes les plus vulnérables aux effets des changements climatiques à cause de ses eaux très froides et de la présence du pergélisol (permafrost). « Ses sources sont des glaciers. Quand vous réchauffez la température ambiante, tout change très vite. Vous constatez une perte de densité, presque un effondrement de la forêt boréale d’épinettes noires du sud des Territoires du Nord-Ouest et un changement des cycles d’inondations. Cette forêt souffrira beaucoup. »
Le rapport du Rosenberg International Forum on Water Policy souligne également la menace qui vient tant des sables bitumineux albertains que des autres opérations minières.
« Il y a des puissantes forces de changement qui menacent l’intégrité écologique du bassin du MacKenzie, sa capacité à donner d’inestimables services environnementaux et son rôle en tant que terre ancestrale et patrie (homeland) de plusieurs nations autochtones qui dépendent de la terre et des eaux du bassin pour leur alimentation et autres besoins essentiels (eau, vêtements, matériaux de construction etc).»
Le rapport recommande d’inclure dans tout projet minier (matières premières, minéraux, pétrole et gaz) qui se ferait autour et dans le bassin une garantie de bonne performance écologique mesurable afin de préserver la nature fragile de cet écosystème.