Le Nord favorable au Plan d’action sur les langues officielles du Canada
Le nouveau Plan d’action 2018-2023 sur les langues officielles annoncé par le gouvernement Trudeau a été accueilli favorablement par de nombreux organismes à travers le pays. Dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, les membres de la communauté francophone se disent eux aussi optimistes.
Le plan d’action vient renouveler les investissements en appui aux langues officielles et y ajoute près de 500 millions de dollars sur 5 ans. Le montant alloué aux langues officielles au cours des 5 prochaines années s’élève ainsi à 2,7 milliards de dollars.
Le président de la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada, Jean Johnson, a qualifié le plan de « nouveau souffle pour la francophonie. »
Une opinion que semblent partager les organismes du Yukon et des T. N.-O., qui disent aussi attendre de voir comment le Plan sera mis en oeuvre.
« Je pense que Madame Joly a fait beaucoup de travail pour nous entendre et pour rejoindre les besoins et les inquiétudes de chacun », estime Isabelle Salesse, directrice générale de l’Association franco-yukonnaise (AFY). « C’est certain que maintenant il faut attendre de voir ce que ça veut dire concrètement sur le terrain toutes ces bonnes nouvelles-là. »
« [Le gouvernement] tient à assurer la vitalité des communautés en situation minoritaire du point de vue linguistique », explique Catherine Barlow, la présidente de la Fédération franco-ténoise (FFT). « Reste à voir comment les fonds seront répartis et si nos espoirs trouveront écho aux actions posées. »
Le financement de base des organismes amélioré
Le gouvernement compte notamment augmenter son financement de base des différents types d’organismes francophones de 70 millions de dollars sur 5 ans.
« La dernière fois que ces organismes ont vu leur financement de base augmenter remonte à 2003. Par conséquent, il est devenu difficile pour eux de remplir leurs rôles déterminants », indique le Plan d’action pour les langues officielles.
Le financement de base sert aux dépenses de fonctionnement, comme le loyer ou le salaire des employés.
L’augmentation de ce financement est bien reçue par l’Association franco-culturelle de Yellowknife. De 2016 à 2019, l’AFCY a reçu, au total, 78 mille dollars, ce qui est « bien loin de payer le salaire, le loyer et l’électricité pour une année seulement », selon la présidente Pascaline Gréau.
« Pour la survie des organisations, ce point-là était extrêmement important » estime Isabelle Salesse de l’AFY, pour qui le financement de base représente environ 25 % du financement total de l’Association.
Des fonds pour les médias communautaires
Pour tenter de venir en aide aux médias en milieux minoritaires, le gouvernement met en place un nouveau fonds d’appui stratégique aux médias communautaires de 10 millions de dollars sur 5 ans.
Un investissement de 4,5 millions de dollars pour Jeunesse Canada au travail servira aussi à financer des stages dans les radios et journaux communautaires à travers le pays.
Une annonce encourageante pour l’Association de la presse francophone, mais qui manque de précision selon son président, Francis Sonier.
Le directeur général du journal l’Aquilon et de la Société Radio Taïga, dans les T.N.-O., en rajoute. « Sans indices sur les mécanismes de ces investissements, soutient Maxence Jaillet, je ne suis pas encore rassuré sur le soutien du gouvernement vers les médias communautaires francophones des T.N.-O. ».
Parmi les nouvelles mesures proposées, le gouvernement prévoit aussi :
- 40 millions de dollars destinés à l’immigration francophone, augmenter la proportion d’immigrants francophones hors Québec
- 31,3 millions de dollars pour soutenir le recrutement d’enseignants dans les écoles francophones et d’immersion.
- 20 millions de dollars pour créer des places en services de garde francophones
- 11 millions de dollars supplémentaires pour le Fonds d’action culturelle communautaire