Mine Giant à Yellowknife – La décontamination pourra commencer
Les grands projets de nettoyage de ce qui pourrait être le pire site contaminé aux substances toxiques au Canada peuvent enfin être mis en branle en tenant compte des suggestions des résidents demeurant dans le secteur proche de la mine Giant de Yellowknife (Yellowknife’s Giant Mine) dans les Territoires du Nord-Ouest.
L’été dernier, un organisme de surveillance environnementale nordique a fait savoir au gouvernement fédéral canadien qu’il n’approuvait pas complètement le plan de décontamination proposé de cette mine qui, rappelons-le, renferme des millions de tonnes de déchets contaminés à l’arsenic sur les rives du Grand lac des Esclaves (Great Slave Lake).
Le Mackenzie Valley Review Board (trad.: Conseil de révision de la vallée du Mackenzie) souligne que l’option de « surgeler » sur place l’arsenic en sous-sol serait la meilleure solution.
Par contre, le Conseil prend fait et cause pour les Premières Nations, pour les politiciens territoriaux et pour la ville de Yellowknife dans leurs réserves émises quant au projet de décontamination proposé par le gouvernement fédéral.
On propose la création d’un organisme de contrôle ayant pour mandat de superviser l’ensemble des opérations, difficiles et dangereuses, de décontamination du site. De plus, on demande que du financement soit dégagé afin de poursuivre les recherches pour arriver à trouver une méthode permanente pour faire face à ce terrible legs de cette ancienne mine d’or tout comme aux effets environnementaux et de santé reliés au processus de nettoyage du site.
De plus, le Conseil de révision de la vallée du Mackenzie est en désaccord avec le gouvernement fédéral canadien quant à l’option de laisser sur place et à jamais l’arsenic gelé dans le sol. L’éternité, dit-on, c’est long.
Dans son rapport déposé en juin dernier, on pouvait lire que le public de la région n’a aucune confiance envers le gouvernement et dans son intention affirmée de gérer le site adéquatement.
Le Conseil recommande que l’arsenic ne puisse rester dans le sol au-delà d’une période de 100 ans et que le plan de contrôle environnemental du site de la mine Giant soit révisé en profondeur tous les 20 ans.
Toutes ces recommandations ont fait l’objet de consultations poussées auprès de bureaucrates du gouvernement canadien.
Le rapport les contenant doit maintenant être étudié par le ministre des Affaires autochtones et du développement du Nord canadien, Bernard Valcourt.
Les consultations publiques sur la décontamination du site de la mine Giant se sont amorcées en 2008. Il s’agit de congeler sur place 237 000 tonnes d’arsenic hautement toxique et également soluble en sous-sol en utilisant 65 kilomètres de tuyaux réfrigérants qui parcourraient un réseau de chambres de stockage souterraines.
Il y a aussi plus de 13 millions de tonnes de résidus contaminés à l’arsenic en surface. On retrouve aussi sur le site de 95 hectares plusieurs structures également contaminées à l’arsenic, à l’amiante et aux dioxines.
D’ailleurs, certaines de ces structures sont en si mauvais état que le gouvernement a été forcé d’accorder des permis de démolition d’urgence.
La plus récente évaluation des coûts de ce projet font état d’une facture globale de 903 millions de dollars, pour le moment, facture à être refilée aux contribuables canadiens.