Le Canada perd-il le Nord avec ses sanctions contre la Russie?
Le Canada multiplie ses pressions contre la Russie qui s’agrippe à l’Ukraine. Mais il risque d’envenimer sa propre dispute territoriale avec la Russie au niveau de l’Arctique.
Ottawa a fait suivre l’annonce il y a quelques jours de l’envoi de six avions militaires en Europe par celle de nouvelles sanctions économiques contre les intérêts russes dans le monde dans un effort de briser l’élan expansionniste en Ukraine.
Ces deux coups de poing livrés par le Canada constituent aux yeux du gouvernement canadien une réponse mesurée qui vise à refroidir les ardeurs de Vladimir Poutine et non à enflammer davantage une situation très tendue.
« L’occupation illégale de l’Ukraine se poursuit, et l’agression militaire de la Russie perdure. C’est pourquoi nous imposons aujourd’hui des sanctions à l’endroit de neuf autres personnes et de deux entités », a affirmé hier le premier ministre Stephen Harper par voie de communiqué.
- Alors que le Canada annonçait lundi un resserrement de ses mesures de représailles contre le régime Poutine, les États-Unis décrétaient elles de nouvelles sanctions économiques contre Moscou et l’Union européenne ajoutait pour sa part les noms de 15 autres hauts responsables russes à sa liste noire.
- Pour ces pays membres de l’OTAN cette action concertée des dernières heures révèle une unité rarement observée dans d’autres crises militaires et politiques des 40 à 50 dernières années et vise a envoyé un message clair : depuis la Seconde Guerre mondiale, un pays ne peut pas annexer le territoire ni modifier unilatéralement les frontières d’une autre nation.
Le prix de notre opposition au régime Poutine…
La participation canadienne à ces efforts multilatéraux pour faire lâcher prise à la Russie dans le dossier de l’intégrité territoriale Ukrainienne représente toutefois un risque pour le Canada.
Notre pays est engagé dans sa propre dispute territoriale et négociation pointue avec la Russie au niveau de l’Arctique. La dégradation de nos relations sur la question ukrainienne pourrait compliquer et prolonger les tensions dans le dossier du découpage territorial de l’Arctique.
- Il y a deux semaines, le Canada a boycotté une rencontre à Moscou sur l’Arctique à la rencontre du Conseil de l’Arctique dont il assure pourtant la présidence cette année.
- Le Conseil de l’Arctique réunit huit pays, dont le Canada, qui ont des intérêts économiques par rapport au développement de cette zone.
- Les huit nations membres présentes sont le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège, la Fédération de Russie, la Suède, les États-Unis et le Canada.
Liens externes
Le Canada impose des sanctions supplémentaires – Huffington Post
La réponse du Canada à la situation en Ukraine – Gouvernement du Canada
Un plan Canada-Pologne pour aider l’Ukraine – Métro Montréal